Cette étude de l’University College London (UCL) rappelle l’importance pour l’équilibre des enfants, d’horaires de sommeil réguliers, sous peine de troubles du comportement. Les conclusions, publiées dans la revue Pediatrics montrent qu’une heure irrégulière du coucher va perturber le rythme circadien, entraîner un manque de sommeil, jusqu’à compromettre le développement du cerveau et sa capacité à réguler certains comportements.
L’auteur, le professeur Yvonne Kelly de l’UCL explique que pour l’enfant, ne pas avoir des horaires de coucher réguliers, induit un état comparable au décalage horaire néfaste non seulement à son développement mais aussi à ses activités quotidiennes. Or la petite enfance et l’enfance sont des périodes critiques du développement de l’enfant et ces perturbations du sommeil, en particulier à ces moments clés du développement auront des conséquences sur sa santé toute la vie. L’étude a porté sur les données de plus de 10.000 enfants participant à la cohorte britannique Millennium Cohort Study sur les horaires de coucher à 3,5 et 7 ans et les rapports des mères et des enseignants sur les troubles du comportement.
L’analyse révèle,
· que les horaires irréguliers de coucher sont fréquents à l’âge de 3 ans ; à cet âge près de 20% des enfants sont couchés à des heures irrégulières. Mais c’est à 7 ans que ces horaires sont les plus chahutés ; à cet âge c’est près d’un enfant sur 2 qui se couche à une heure irrégulière. Enfin, ce sont les enfants des milieux les plus défavorisés qui ont les horaires les plus irréguliers.
· un lien clinique et statistiquement significatif entre l’heure du coucher et le comportement et montre combien l’irrégularité affecte ce comportement en perturbant les rythmes circadiens et en affectant le développement du cerveau de l’enfant :
- Des horaires de coucher irréguliers à la petite enfance apparaissent en effet associés à la détérioration des scores de comportement (comportant l’évaluation de l’hyperactivité, des troubles émotionnels, du comportement et de la communication),
- des horaires de coucher réguliers sont associés à une nette amélioration de ces scores,
- de plus, les effets s’accumulent progressivement au cours de l’enfance.
La bonne nouvelle est que ces effets sont réversibles et que la reprise d’horaires réguliers du coucher, toujours au cours de l’enfance, entraîne une amélioration dans le comportement. La prévention, par les professionnels de la Petite Enfance, reste donc possible et bénéfique.
Source: Pediatrics (à paraître) via University College London Go to bed! Irregular bedtimes linked to behavioral problems in children (Visuels Fotolia)
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