Un simple regard, un acte léger comme le souffle du vent qui forcit depuis ce matin.
Froid de ce matin d'automne, qui nous a rappelé les joies d'une écharpe, des gants parfois pour les frileuses, du manteau, mais aussi le bonheur relatif d'être tous engoncés de ces tenues et entassées dans la chaleur du bus. Mode quand tu es encore entre deux météos, froid le matin, chaud le soir, tu nous fais ronchonner.
Alors coincée dans un coin de ce transport, mon regard suit les entrées et sorties, des personnes, des humains pas vraiment souriant, peut-être les impôts, peut-être une nuit difficile, peut-être une quête du boulot impossible ou la joie contenue d'un job où l'on s'ennuit toute la journée. Mais où sont les sourires, les bananes d'une oreille à l'autre, cette joie, sans être sous-titrée qui anime certains visages. Pas ici !
Alors sur ma tablette je tapote ce texte, je regarde les autres quand même, je cherche l'inspiration, le petit truc qui déclenchera les mots. Mode, visages, cheveux, oh oui, une belle endormie, là sur la banquette, coincée entre son sac à main géant sur ses genoux, et la vitre. Elle dort, ses cheveux volent à chaque ouverture de porte.
Rousse comme les feuilles d'automne au dehors. Rousse comme ce disque solaire qui peine à percer la brume du matin, qui force de ses couleurs vers le rouge. Rousse comme le tartan élégant de la jupe d'une autre passagère. Une chevelure si belle, avec des boucles sauvages, une nature en plein essor, une poésie de douceur.
Cette teinte de caramel me dicte d'autres phrases, je les garde, je dois ranger ma tablette, sortir au prochain arrêt. Elle sera cette touche d'automne. Un régal esthétique.
Nylonement