Suite à notre dernier appel à la solidarité pour les sans-abris, un certain Yvotte
Tchalette nous a envoyé a déversé sa prose bile sur notre page Facebook...
Cela nous donne une fois encore l'occasion de tordre le cou à certaines « idées » que nous ne serons jamais trop à dénoncer...
« Le jour ou j'aurai la certitude que nos efforts en des temps difficiles pour nous tous serviront a aider NOS précaires et non des sans papiers qui profitent de la France et de ses institutions je donnerai du plus que je peux.
Les étrangers sans aucun papier qui arrivent en hordes et prennent en force la place de nos pauvres dans les centre d’accueils ne devraient pas être les protégés d'associations alors que des pauvres travailleurs sont à la rue.
Je suis outrée de voir les sacrifices demandés à ceux qui travaillent et à nos petits vieux retraités au profit de tous ces quémandeurs qui n'ont pour beaucoup aucune intention de travailler et même s'ils l'avaient il n'y a plus assez de travail.
La plus grande gabegie est à mes yeux l’accès aux soins . Il est honteux de faire supporter des frais de santé à une population et une sécurité sociale exsangue alors que les migrants en masse ont tous les droits gratuits.
De source médicale il est connu qu'une seule carte d'AME ou de CMU pourtant nominative sert à soigner plusieurs individu et pourtant : silence.
Je donnais mais ne donnerai plus jamais et encourage tous ceux qui ont pris conscience de ne plus donner . A la porte des super marchés lorsque les associations comme la votre interpellent les passants je me manifeste à chaque fois et suis contente d'être de plus en plus écoutée. Je ne fais pas de politique ».
« Nos » précaires ? Ouh ! Cela fleure d’entrée les discours identitaires, xénophobes et stigmatisant que nous ne tolérerons jamais sur nos pages… Ne nous donnez rien cher Yvotte Tchalette… Car la souffrance n’ayant pas de nationalité, nous ne saurions vous garantir que notre aide ne soit dispensée qu’à des compatriotes…
Au cas où vous ne vous en souviendriez pas, le droit d’asile est initialement « un droit ultime » : la protection contre un risque de persécution. Il est internationalement reconnu par la Convention de Genève de 1951 et inscrit dans la constitution française.
Il est aujourd’hui de plus en plus difficile pour les migrants sans papiers d’obtenir ce statut en France. Sans doute parce qu’en période de crise il est plus simple pour certains – dont vous-même - de tenter de faire croire qu’ils seraient responsables de nos maux… Une stratégie propre aux identitaires de tout poil qu’ils s’expriment ou pas sous l’égide du Fhaine…
Qui sont ces sans-papiers que vous accusez des pires intentions d’ailleurs ? Des ressortissants qui fuient leurs pays où règnent une anarchie totale et une insécurité permanente qui s’ajoute à la misère économique ambiante. Des femmes qui quittent leur pays parce que cela correspond à des choix de vie évidents pour nous qui leur sont refusés chez elles : travail, accès à leurs droits fondamentaux… Des personnes qui cherchent à fuir des situations de violences…
Vous dites qu’ils viennent en horde ? Allons, allons : ils représentent à peine 0,70% de la population française ! Et loin de creuser le déficit de la sécurité sociale, ils contribuent à sa survie car la plupart d’entre eux travaillent et contribuent au système de protection social français ! Qui le leur rend bien peu…
Ce qu’explique très bien Jean-Claude Amara, de l’association Droit Devant : « A ma connaissance, tous les sans-papiers travaillent, avec une variante entre travail au noir et travail déclaré. (…) « A partir du moment où un travailleur est sans-papiers, le patron doit entamer des démarches en préfecture pour le faire régulariser. Je pense que 95% des patrons savent qu'ils ont des sans-papiers parmi leurs salariés. Le gouvernement et le patronat ont longtemps fermé les yeux et encaissé les cotisations de ces travailleurs. C'est du racket! Chaque année, le gouvernement encaisse environ 2 milliards d'euros grâce à ces cotisations, sans qu'aucun travailleur sans-papiers n'en profite en retour. »
Je vous précise que cette situation est inhérente au fait qu’il existe en France des postes à pourvoir… que ne veulent bien pourvoir au prix où on les sous-paye que ces « hordes » dont le seul crime est de tenter d’améliorer leur survie. Les sans-papiers cotisent pour la plupart à la sécurité sociale… N’est-il pas normal qu’ils en bénéficient lorsqu’ils tombent malades ?
Pour finir, j’estime que votre indignation à l’endroit des sans-abris sans-papiers qui prendraient la « place » des sans-abris français dans les centres d’accueil est tout bonnement puante ! Je ne trouve d’autre mot… Se servir de précaires pour stigmatiser des précaires est la preuve d’un manque d’humanité sans nom !
Adieu cher Tchalette* : gardez vos pommes empoisonnées car nous n’utilisons décidément pas nos chaudrons respectifs aux mêmes « faims »...
Sources
Cimade : http://www.lacimade.org
Service public : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F3079.xhtml
Tordre le cou aux idées reçues sur le rapport immigration/économie : http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-tordre-le-cou-aux-idees-re-ues-sur-le-rapport-immigration-economie-119201138.html
*« La Tchalette », une sorcière ? Un récit de Jean-Claude Servais qui nous ramène à une époque ou mystère, croyance et sorcellerie semblaient avoir encore leur place dans les ouvrages et recueils de contes pour enfants.