La Reine Victoria venait à peine de s'installer que ses sujets s'engageaient dans une guerre avec la Chine (1839 - 1842). Il s'agissait de lui vendre de l'opium. En ces temps là, le Cartel de Medellin aurait été in. Surtout s'il avait été occidental. Une fois la guerre gagnée, la soif d'opium a créé une hémorragie d'argent. Ce qui fut fatal à la Chine. Elle nous en veut toujours.
Je me demande s'il n'y a pas ici l'explication de la "destruction créatrice" de Schumpeter, et du mécanisme que suit l'entrepreneuriat. La nouvelle entreprise joue sur l'intérêt à court terme de l'individu. En le suivant, il perd de vue les nécessités de l'édifice social. Il en résulte une désagrégation dont il sera victime, mais dont il ne comprend pas la cause.
Et s'il fallait interpréter ainsi l'histoire d’Ève et de la pomme ? Comment, alors ne pas se faire éjecter de notre paradis social ? Ma conclusion m'a surpris :
La Maginite est le point faible du Paradis. (Effectivement, c'était un jardin clos.) La dislocation sociale vient de l'adoption individuelle du changement, non coordonnée et non préparée. Le mal de la société, c'est le fondamentalisme, le refus du changement. Si elle veut parer au danger, la société doit aimer le changement. Mais pas n'importe comment. En quelque sorte, elle doit l'embrasser pour mieux l'étouffer. C'est à dire qu'elle doit mettre en place un dispositif qui lui permet d'en faire un bien social et individuel. Définition même de résilience ? Ce dispositif repose sur l'individu. Comment ? Il doit, donc, s'intéresser à l'innovation. Mais il doit surtout chercher à en profiter sans en subir les externalités. Pour cela il doit constituer un réseau de compétences qui lui seront utiles dans l'apprentissage de la nouveauté. La résilience est une question d'écosystème. Et l'entreprise ? Concevoir la diffusion comme une question d'écosystème ne serait-il pas plus efficace que le passage en force, façon Monsanto ?