Cette année marque le troisième anniversaire du Pitchfork Music Festival et, cette année encore, la grande halle de la Villette va résonner du 31 Octobre au 2 Novembre au son de ce qui se fait de mieux en matière d’indé et d’électro. Autant dire que la hype parisienne sera au rendez-vous. On évoque souvent ce festival comme étant un des meilleurs de l’année, même si pointu et, une fois encore, il ne faillit pas à sa réputation puisque la programmation s’avère être non seulement dense, mais très cohérente et de qualité. Ce qui exprime sans doute le prix (très élevé) des pass. Quoique.
Malgré tout, cette édition s’avère être un cru merveilleux pour tout amateur d’electro. Mais pas que, puisqu’on aperçoit parmi cette tonne de noms ceux de Warpaint, Junip, Hot Chip, Pada Bear, Todd Terje, Youth Lagoon, Mac Demarco, Jagwar Ma, Petit Fantôme … Du bon par centaine, des groupes que l’on n’aura jamais l’occasion de revoir en si peu de temps, mis à part en Californie ou en Illinois.
En vrai, le festival se divise entre deux scène, la Grande Halle de la Vilette (pour le "vrai" festival) et le Trabendo qui n’est qu’à quelques pas et qui abritera les afterwork (principalement des DJ sets, mais comme chez Rocknfool on n’est pas fan de ces choses là, on te laisse t’informer ici. Notons tout de même la présence de The Dodos pour la soirée du 30 Octobre). Mais alors, qu’en est-il de la programmation ? Petit topo sur les treize concerts qu’il ne faudra louper sous aucun prétexte : (et si vous cliquez sur le nom du groupe, une chanson se jouera comme par magie sur YouTube)
31 octobre : "un concentré d’originalité", Maïté. (la petite mise en bouche)
• Darkside, c’est Nicolas Jaar & Dave Harrington. Ce projet commun, dont est issu Psychic, est le meilleur exemple de ce que la musique électronique fait de plus profond, envoutant, enivrant. Ca te propulse dans une autre dimension. Assurément l’une des révélations de cette fin d’année.
• Mac Demarco et sa pop rock marquée 60′s et psyché que l’on sent déconnante et prête à partir dans tous les sens.
• The Knife, duo pop electro excentrique et imprévisible (sur scène), qui joueront leur unique concert de cette fin d’année ici (puisque le reste de leur tournée d’automne a été annulée).
(Mais aussi l’électro pop fraîche et marquée par les années 80′s de Blood Orange, la fusion expérimentale de Joy Division et du punk opérée par No Age, Only Real - encore un roux qui fait dans la pop expérimentale rapée mais lui aussi on l’aime bien. Sont forts ces roux – , Mount Kimbie, le punk rock de Iceage, Savages et The Haxan Cloak)
1er novembre : sponsorisé par Radio Nova (le jour où tout a basculé)
• Warpaint : les quatre californiennes, connues entre autre pour avoir collaboré avec Dieu-John Frusciante, dévoileront sans doute leurs toutes nouvelles compositions issues de leur prochain album, en plus des magnifiques chansons de leurs premiers opus. Ça plane pour toi ? Ça plane pour moi.
• Junip ou le cas José Gonzalez, qui transforme en or tout ce qu’il touche. Des compositions toutes en légèreté mais empreintes de mélancolie se faisant sombres quand il le faut, mais toujours belles. Un splendide concert en prévision donc, et qui constituerait un enchaînement parfait avec Warpaint.
• Jagwar Ma, la révélation de cet été. Les petits frères de Tame Impala, tant géographiquement que musicalement parlant. Leur premier et dernier album sent bon le futur classique à la MGMT et on attend avec impatience de voir ce qu’ils ont dans le ventre.
• Connan Mockasin, c’est officiel, va remplacer Deerhunter. Le public visé est le même, +1 pour l’orga. Donc, Connan Mockasin viendra te chouchouter les tympans et te gratouiller sous le menton avec sa pop délicate et ses dernières créations. (Pas étonnant que le groupe ait tourné tout l’été avec Warpaint …)
• Ariel Pink, ses cheveux roses (NON JURE), sa pop psyché et enjouée, sa merveille "Only In My Dreams", et puis voilà. Encore un artiste dont la notoriété ne reflète pas le talent. Must see.
(Mais aussi Petit Fantome, petit protégé des bordelais, échappé des Crâne Angels et François & The Atlas Mountain, les guitares saturées et réverbées de Deafheaven – enfin un groupe qui porte bien son nom - , les mélanges sonores pas très accessibles Colin Stetson, le rappeur qui monte Danny Brown, et Disclosure, la nouvelle tête d’affiche électro passée à toutes les sauces)
2 novembre : un monde où l’électo est reine (dérouillation des hanches)
• Hot Chip, qui est actuellement un des groupes qui me fait le plus aimer la musique. Des beats présents, des basses à gogo, mais également un sens inné des mélodies et un groove à toute épreuve. Non, ce n’est pas grave si vos pieds se mettent à bouger frénétiquement
• Todd Terje ou le remixer de génie. Un groove, un amour tangible pour la disco et le funk. On lui doit des remix touchant à la perfection de Imagination (ÉCOUTEZ ÇA NOM DE DIEU), Stevie Wonder, Joakim, Hot Chip, mais également des compositions souvent avec avec son comparse Lanzarote. Il a aussi collaboré avec Franz Ferdinand sur le projet The North Sea. Le bonhomme, en live, a le don pour faire danser absolument tout le monde, même les gens assis. Un demi-dieu en somme, rangé aux côtés d’Erol Alkan et Nicolas Jaar.
• Panda Bear, qui aura sans doute gagné une seconde notoriété cet été en étant inscrit sur la prestigieuse liste des artistes ayant collaboré sur le dernier album des Daft. Mais il ne faut pas oublier que c’est l’une des têtes pensantes d’Animal Collective. Ceci plus cela, ajoutez des albums de très haute qualité et ça fait un des concerts à ne pas rater de ce week-end.
• Youth Lagoon : fraîcheur, arc-en-ciel et féérie. Non je ne parle d’une nouvelle gamme de jus de fruits mais bel et bien du travail de cet américain qui, en guise de premier album, nous a offert un recueil de petites pépites, à l’instar de "Montana" et "Afternoon". À ne pas manquer !
• Yo La Tengo, sorte de monument de la musique indépendante aux treize albums sortis en l’espace de vingt-neuf ans d’existence, dont la diversité musicale n’est plus à prouver. Des vieux routards donc que l’on vous conseille vivement d’aller écouter.
(mais aussi l’éclatante noirceur de Majical Cloudz, les frenchies de Pégase, la très bonne ambient de Baths, le king Omar Souleyman, les pseudo new-wave-sophistiquée-chiante Empress Of et Glass Candy, Sky Ferreira et l’hideuse électro d’A-Trak)