Au cours de l’émission Salut les Terriens diffusée sur Canal+ ce samedi 12 octobre, M. Eric Brunet, fervent admirateur de Nicolas Sarkozy, s’est fait le défenseur de la liberté de travailler.
Il s’est étonné de ce que l’on ait sans cesse à la bouche le mot d’égalité sans se préoccuper de la liberté. Selon lui, dans notre pays, des personnes souhaitant travailler se le verraient interdire, en particulier le dimanche. Je m’étonne qu’un esprit aussi brillant n’ait pas remarqué que présentement des millions de personnes travaillaient le dimanche : dans l’hôtellerie, la restauration, les transports, les loisirs (théâtres, cinémas, musées, parcs d’attraction, etc...), l’alimentation (boulangeries, fruits et légumes, marchés), etc….
Il y a également des millions de gens qui ne demandent qu’à travailler mais qui ne trouvent pas d’emploi et se retrouvent au chômage ou englués dans du travail précaire. Et tout cela parce que trop de patrons, même lorsque le coût de la main d’œuvre n’est qu’une faible part de leurs prix de revient, ne connaissent qu’un moyen de préserver leurs marges, limiter la masse salariale.
Pour ce qui est du soutien de la consommation, le seul apport d’une ouverture le dimanche est constitué par les achats des touristes étrangers. Or cette ouverture est autorisée dans les zones touristiques. Pour le reste, comme le faisait fort justement remarquer la députée Karine Berger, ce n’est pas la fermeture de magasins qui empêche les Français de consommer, c’est la faiblesse du revenu de trop d’entre eux. L’ouverture le dimanche ne va pas par magie remplir leur porte-monnaie.
Il se trouve que, peut-être par manque d’expérience personnelle, M. Brunet n’a jamais pu observer le déséquilibre qui existe entre le patron et l’employé. Cette inégalité fondamentale se manifeste par le fait que, si le patron peut licencier un salarié, l’inverse n’est pas possible. L’autre exemple de cette asymétrie réside dans le fait que, si l’on loue toujours l’entrepreneur qui offre du travail, on ne réalise pas que celui-ci ne pourrait pas exercer ses dons sans le concours des travailleurs.
Une des conséquences de ce déséquilibre est qu’il ne peut y avoir de volontariat chez un salarié. Seule la loi peut protéger le plus faible de ces deux partenaires. On donne régulièrement la parole à des salariés souhaitant travailler le dimanche. Si on comprend ceux que cet horaire particulier intéresse, tels par exemple des étudiants, on ne peut affirmer que les autres aspirent au travail dominical. Ils veulent tout simplement gagner plus et mener une vie moins misérable.