Prisoners

Par Clemiclem

Il m'aura finalement fallu attendre un peu plus de deux mois pour prendre ma seconde claque en tant qu'abonné UGC. La première, je l'ai reçu il y a quelques semaines avec Alabama Monroe, un drame belge incroyable sur lequel je reviendrai lors de sa sortie en dvd, un laps de temps nécessaire pour digérer le long métrage de Felix Van Groeningen. J'ai tendu l'autre joue hier soir devant Prisoners, un thriller américain, un genre qui ne fait pourtant pas l'unanimité parmi ma collection de Billy sur lesquelles se succèdent mes différents coups de cœur ciné. Le public était pourtant au rendez-vous: une salle comble et tout ce qui va avec, j'entends par là mangeage de pop-corn aussi bruyant qu'il se doit  et commentaires malvenus d'une cinéphile qui s'est cru l'espace de quelques heures dans son salon personnel, quelques centaines de spectateurs en plus. Tout ça me fait dire aussi que le cinéma est loin d'être en crise et qu'on ferait mieux de recentrer le débat sur le téléchargement sur d'autres arguments que sur celui de la fréquentation des salles qui n'est juste pas crédible. J'ai notamment cette pensée émue pour les spectateurs qui payent 9.80 euro leur place pour se retrouver séparés dans la salle, l'un tout devant à droite, l'autre tout devant à gauch, un grand moment de cinéma pour ce couple qui n'est certainement pas prêt de remettre les pieds à l'UGC...
Mais revenons au film. Prisoners raconte le combat de deux pères de famille dont les fillettes ont été enlevées lors d'un brunch dominical. Les deux paternels vont alors immédiatement se retourner vers le possesseur d'un vieux camping car, qui traînait justement dans les parages quelques minutes avant le drame. Problème: le propriétaire du véhicule est un jeune trentenaire, Alex Jones qui semble avoir le QI d'un enfant de 8 ans en plus d'avoir hérité du physique d'Alain Deloin. Bluff ou trouble mental? Quoi qu'il en soit et faute de preuves, la police devra le relâcher dans les 48 heures qui suivent son arrestation, ce qui n'est pas du tout du goût des deux pères de famille bien décidés à faire cracher le morceau au jeune Alex...
Son réalisateur Denis Villeneuve profite des deux heures qui lui sont offertes pour étaler une situation à la fois complexe et oppressante. N'ayez crainte, ceux qui estiment le prix du billet trop onéreux pourront repartir avec leur dose de paranoïa et d'adrénaline dans un doggy bag qu'ils ne sont pas prêt de laisser sur le seuil de la porte d'entrée du cinéma. Restez sur vos gardes quand vous rentrerez chez vous, ayez l’œil hagard, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec ces vieux camping cars...Je pense que je dois également mon engouement pour ce film à un casting redoutable et là je pense immédiatement à Paul Dano (Little miss sunshine, There will be blood) dans le rôle du désaxé Alex Jones, dont la prestation est pile poil dans ses cordes, une gueule d'ange qui cache un monstre inattendu et à peine croyable. S'ajoutent à cela les belles performances de Hugh Jackman (l'un des deux pères de famille) et Jake Gyllenhaal, l'inspecteur en charge cette enquête contemporaine malgré un style capillaire qui frise étonnement les sixties.
Vous l'aurez compris, je classe Prisoners parmi les valeurs sûres de cette rentrée 2013, le seul film de plus de deux heures qui ne m'aura pas vu m'assoupir sur mon fauteuil bien moelleux d'abonné. Je pense même qu'il pourrait me donner des pistes d'achats dans la catégorie thrillers d'Amazon et la Fnac...et allez!!!!! Encore de nouvelles pistes à explorer dans l'univers inépuisable et impitoyable du cinéma...adieu!
Bande annonce