Renny Harlin compte parmi les plus farouches guerriers du septième-art. Lancé sur les rails du succès à la sauce hollywoodienne grâce à son quatrième volet des aventures de Freddy Krueger, Harlin a directement enchainé sur 58 Minutes pour vivre, la suite de Piège de Cristal. Une suite souvent considérée comme la plus faiblarde de la saga Die Hard, à réévaluer d’urgence depuis l’ultime outrage de John Moore (Die Hard : Belle journée pour mourir). En 1993, Renny Harlin accompagne le come-back fracassant de Sylvester Stallone, avec un Cliffhanger haletant comme il se doit et dont la scène d’intro donne encore des sueurs froides à bon nombre de spectateurs. Avec le jubilatoire Au Revoir à jamais, Harlin s’associe avec le génial scénariste (et futur réalisateur, notamment d’Iron Man 3), Shane Black. L’action, Harlin connait et ses films, à défaut de faire preuve de finesse, envoient du lourd et s’apparentent à de bons gros trips jouissifs pour amateurs décomplexés de cinéma de genre couillu.
En état de grâce absolu, Renny Harlin peut tout se permettre. Du moins, c’est ce que l’on pense quand il tente de ressusciter la figure mythique du pirate, délaissée depuis bien longtemps par Hollywood, avec L’île aux Pirates. Malheureusement, avec son budget pharaonique, le film se plante en beauté. De son trône, Harlin chute et se retrouve à devoir se racheter auprès des pontes décisionnaires des grands studios. Le sympathique Peur Bleue, déclinaison technoïde des Dents de la Mer et le gros navet boosté à la nitro Driven (de nouveau avec Sly) ne font pourtant que l’enterrer un peu plus.
Désormais cantonné aux direct-to-video fauchés, Renny Harlin n’a pour autant jamais arrêté de bosser. Profession Profiler, L’Exorciste, au commencement, Le Pacte du sang, Cleaner ou encore 12 Rounds constituant autant de preuve de la résistance d’un outsider, ancien champion du box-office, lancé dans un marathon à contre-courant pour revenir au sommet.
Pour son nouveau film, Harlin a choisi de s’intéresser à Hercule, le fils de Zeus. Comme Brett Ratner en somme qui lui aussi tourne en ce moment sa propre version, avec la complicité d’un allié de choix, à savoir le puissant Dwayne Johnson.
On sait très peu de chose de l’histoire d’Hercules 3D, si ce n’est qu’il mettra en scène le musculeux Kellan Lutz (connu pour son rôle dans Twilight et bientôt dans Expendables 3) et qu’il reviendra bien sûr sur les exploits du héros mythologique. Les premières images rappellent furieusement la série Spartacus, avec ses ralentis et autres plans tournés sur fond vert. À vous de voir si c’est une bonne chose…
En salle le 7 mai, Hercules 3D contribuera en tout cas à faire de 2014, l’année du retour des péplums, aux côtés de Pompeii, de Paul W.S. Anderson, du second volet de 300, et donc du Hercule de Brett Ratner. Pour le meilleur et, car il ne faut pas rêver, certainement pour le pire.
@ Gilles Rolland