Face au constat terrible du gaspillage alimentaire, le parlement européen a décrété en 2012 que 2014 serait l’année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire. L’objectif étant de réduire de moitié ce gaspillage d’ici 2025.
Plusieurs mesures phare ont été retenues pour que le gachis alimentaire qui est estimé au sein de l’ Europe à 89 millions de tonnes, soit 179 kg par an et par habitant.
Cette réduction passe par l’éducation: il y aura donc des campagnes d affichage et des cours d’ éducation alimentaires dans les écoles pour sensibiliser grands et petits.
Il faudra repenser le conditionnement des produits et les étiquetages: Indiquer une date limite de vente plutôt qu’une date de limite de consommation.
Les restaurations collectives devront elles aussi se remettre en question
Car tout le monde, chacun à son niveau, est concerné et responsable de ce gachis: les ménages à hauteur de 42%, l’industrie agro-alimentaire pour 39%, les détaillants pour 5% et la restauration pour 14% selon la commission européenne.
Outre le scandale du gaspillage alimentaire proprement dit alors que la faim dans le monde est toujours un problème crucial, c’est aussi le scandale environnemental car l’empreinte carbone de la nourriture produite mais jamais consommée est estimée à 3.3 milliards de tonnes de CO2 dans le monde: ce sont des engrais, des pesticides qui polluent les sols, c’est de l’eau qui est gaspillée inutilement.... La planète paie un lourd tribu à cette gabegie.
Certains n’attendent pas 2014 pour mener des initiatives, certes ponctuelles, mais qui ont le mérite de vouloir s’attaquer à la faim dans le monde et au gâchis
Donner aux associations
En Belgique, par exemple, le bourgmestre de Herstal près de Liège et son équipe municipale a imposé aux 12 grandes surfaces de la commune de donner les invendus encore propre à la consommation aux banques alimentaires sous peine de se voir retirer leur permis d'exploitation.
D’autres projets pilote ont été menés en Allemagne, Autriche et Angleterre pour que les consommateurs prennent conscience du diktat de l’esthétique des fruits et légumes au détriment du goût et de la qualité.
Moches, imparfaits, difformes, biscornus,inesthétiques...
L’an dernier, alors que la météo avait été désastreuse pour les récoltes, l’enseigne anglaise Sainsbury’s, s’était engagée à acheter à ses fournisseurs toute leur production,qu'elle soit esthétiquement correct ou non.
Plus récemment, cet été, Coop ,premier distributeur suisse du pays, a mis en rayon la gamme baptisée « Ünique » pour commercialiser les « humeurs de la nature ». Fruits tachés par la grêle, légumes aux formes non conventionnelles ont trouvé preneur à environ 60 % moins cher que les produits de « premièr choix ». Une expérience jugée fructueuse.
En Autiche l’enseigne Rewe commercialise depuis la semaine dernière sous un joli nom,
« Wunderling » ou « merveilles étonnantes », fruits difformes ou légumes malformés.
En Allemagne, le distributeur Edeka teste depuis peu la vente de fruits et légumes destinés habituellemnt au rebut ou à l’alimentation pour les animaux . Leur slogan pour les 4 semaines de l’expérience «personne n’est parfait »
Il est vrai que nous avons pris l’habitude de juger d’un coup d’œil les fruits et légumes sur leur cosmétique. Mais bien que moches troués, bossés ou difformes, ces produits sont d’une qualité optimale et bons et c’est ce recherchent de plus en plus les consommateurs qui s’inquiètent de plus en plus des provenances, origines goût et qualité. D’ ailleurs, selon l' Ipsos, le goût est LE critère d’achat numéro 1 pour les allemands.
Ceux qui ont la chance d’avoir un potager le savent très bien et jamais ils n’écartent ces pépites de la nature.
Et vous comment réagisserez-vous quand on vous proposera ce genre de produits? Quelle est votre priorité? Goût ou esthétique?
A noter dans vos agendas la journée du 16 octobre qui sera en France la journée nationale contre le gâchis alimentaire- session liminaire à l'année contre le gaspillage alimentaire.