Depuis la Palme d'Or à Cannes, j'ai l'impression qu'il n'y a pas une semaine qui ne se passe sans que l'on parle, en bien ou en mal d'ailleurs, de La vie d'Adèle. Tout y passe : de l'ambiance sur les plateaux de tournage à la tyrannie du réalisateur, du jeu des deux actrices, tantôt je lis des éloges, tantôt le contraire. Bref, je vous avoue que je sature légèrement ... et pourtant, cette over-médiatisation de La vie d'Adèle a suscité ma curiosité et comme beaucoup je pense, j'ai eu envie d'aller voir ce film malgré tout.La vie d'Adèle met en scène la jeune Adèle, 16 ans. Elle vit dans le Nord, va au lycée Pasteur de Lille et est interprétée par Adèle Exarchopoulos, jusqu'ici inconnue du grand public. Adèle vit une courte aventure avec un garçon, une aventure décevante pour elle, qui ne la comble pas. Un jour, elle croise le regard d'Emma (Léa Seydoux), une fille aux cheveux bleus. Elle a le regard perçant, intrigant même et c'est une flèche qui se plante dans le cœur d'Adèle. Au hasard des rencontres, les deux jeunes femmes se revoient ...et tombent littéralement sous le charme l'une de l'autre. Adèle devient la muse de l'artiste, Emma, celle qui lui inspire ses croquis et peintures."La vie d'Adèle", c'est avant tout l'histoire d'une passion amoureuse : de l'émerveillement de la rencontre à la brutalité de la rupture. L'histoire d'amour est racontée des prémisses au chagrin. Dans ce film, il est aussi question de lutte des classes : le portrait de deux jeunes femmes ancrées dans leur époque, issues de deux milieux opposés. Dans la famille d'Emma, on se délecte d’huîtres et de vins de châteaux, tout en parlant peinture, art. Chez Adèle, le dîner c'est souvent spaghettis à la bolognaise devant le poste de télévision. Adèle rêve d'une vie simple, a déjà tout planifié. Après le bac, elle fera une licence de sciences de l'éducation avant d'intégrer un IUFM et de devenir institutrice, comme elle dit. Elle se dit heureuse en menant sa vie auprès d'Emma, elle se dit s'en contenter ... sauf qu'Emma, elle, a davantage d'ambition, s'imagine déjà exposer chez Joachim, le plus grand galeriste de Lille. Si pour l'une, l'accomplissement passe par la reconnaissance du grand public, l'autre reste plus effacée, dans l'ombre ... c'est ce qui les mènera à leur perte. Le film dure 2h59 et malgré ces quasi trois heures de film, le temps passe vite. J'ai regretté quelques longueurs, certains plans complètement inutiles, certaines scènes incommensurablement longues aussi .... Des scènes interminables, il y en a. Ce sont des scènes d'amour charnel .... J'ai lu que certains états américains avaient décidé d'interdire la projection de ce film à cause de ces fameuses scènes ... je comprends pourquoi. Je n'ai pas été mal à l'aise en les voyant mais les gros plans m'ont parfois gênée ... avec un peu de recul, je me dis que plutôt que de montrer, j'aurais préféré de la suggestion. Bref, il n'empêche que de manière générale, j'ai bien aimé ce film, nous rappelant à quel point l'amour peut être une matière friable. Ce film pourra parler à chacun et c'est peut-être en ce sens qu'il a été primé à Cannes. Je le recommande, c'est beau, c'est passionnel et vivant, c'est humain aussi ... mais ça ne plaira certainement pas à tout le monde.Et vous, vous avez aimé? Vous êtes tentés par ce film ? ou pas du tout. feed://cookingenaustralie.blogspot.com/feeds/posts/default?alt=rss