J’avais eu beaucoup de plaisir à découvrir La Formule de Dieu de José Rodriguez Dos Santos, que j’avais chroniquée ici d’ailleurs. C’est donc tout naturellement que j’ai accepté la proposition des éditions HC, lorsqu’elles m’ont offert de m’envoyer le livre…Qu’elles en soient remerciées !
Cependant, mon billet ne sera guère élogieux. Le résumé faisait pourtant envie :
La célèbre paléographe Patricia Escalona est égorgée en pleine nuit dans la Bibliothèque vaticane, alors qu’elle y étudiait l’un des plus anciens manuscrits détenus par l’Église : le Codex Vaticanus. Près de son corps, le tueur a laissé un message codé. Tomás Noronha, travaillant sur la restauration des ruines du Forum de Rome, est appelé sur le lieu du crime par la police judiciaire italienne : il a été le dernier contact de la victime. L’historien émérite, expert en cryptologie, réussit à décoder le message du tueur et se laisse embarquer dans une enquête qui va très vite se compliquer. Un nouveau meurtre aux allures rituelles a lieu en Irlande, un autre en Bulgarie, deux nouveaux messages codés et toujours ces allusions aux Saintes Écritures. D’une victime à l’autre, d’un code à l’autre, Noronha est entraîné dans une analyse des textes bibliques particulièrement troublante. Une quête de la vérité qui va le conduire en Israël, sur les traces de la plus grande figure de l’humanité : celles de Jésus-Christ. Au fil d’une enquête haletante, José Rodrigues dos Santos propose d’aborder la vie du Christ sous un angle historique, quasi scientifique. Qui était vraiment celui qui a bouleversé le cours de l’Histoire ? Quels sont les faits que l’on peut considérer comme réellement avérés dans la Bible ? Et quels sont ceux travestis par le temps et les hommes ? Réalité historique et intrigue policière se mêlent avec grande intelligence pour faire de L’Ultime Secret du Christ un thriller qui va bouleverser les certitudes de chacun.
Un peu de Vatican et de paléographie, le retour de l’anti-héros Tomas Noronha, déjà présent dans La Formule de Dieu, une promesse d’enquête à rebondissements à travers le monde… : un bon thé, un bon feu de cheminée et en route, non ?
Oui, mais…certes, le livre nous parle bien de tout cela. Sauf que je n’ai jamais vu, pardonnez ma sévérité, de thriller construit d’une manière aussi grossière. Pour caricaturer, on passe un chapitre avec les gentils, puis un avec les méchants, et ainsi de suite jusqu’à la dernière page. Chaque chapitre se clôt sur un suspense gros comme une maison. Au début on se dit que bon, l’auteur n’a pas trop voulu se casser la tête pour maintenir la tension, et au bout d’un moment, on se demande si on ne va pas finir par quitter le pauvre Tomas pendu par les pieds au-dessus d’une cuve de lave en fusion, avec le méchant qui sort son canif en rigolant pour couper la corde, voyez ?
Autre grosse déception : le contenu « théologico-scientifique » : là où, dans La Formule de Dieu, j’avais trouvé très intéressantes les réflexions sur une possible métaphysique théologique et scientifique à la fois, on a, dans L’ultime secret du Christ, une énième broderie sur la descendance possible de Jésus, façon Da Vinci code. Déjà lu.
Moralité : un livre très…banal, et aux ficelles grosses comme des maisons. Une vilaine impression de « Tiens, mon éditeur m’a demandé un thriller ésotérique pour dans deux mois, bon, ben pas le temps de faire autre chose que de le réchauffer au micro-ondes… » - ben oui, j’ai fini par regarder Masterchef, fatalement…