L'extraordinaire voyage du fakir qui etait reste coince dans une armoire ikea

Publié le 13 octobre 2013 par Lorraine De Chezlo
de Romain Puertolas
Roman - 250 pages
Editions Le Dilettante - août 2013
Le fakir Ajatashatru débarque en France, sans bagage, avec un faux billet de 100 euros et la ferme décision d'acheter un des lits à clous de la gamme Ikea. Malheureusement, les mésaventures vont commencer très tôt, peu après que le taxi l'ait conduit au magasin suédois de l'autre côté de la région parisienne. Il a certes arnaqué le chauffeur (rancunier) avec un tour de passe-passe, mais il se retrouve à la nuit tombée, obligé de se cacher dans une armoire d'Ikea, sans savoir que celle-ci est en partance pour Londres. 
Puis les péripéties de son voyage loufoque le conduiront en Espagne, en Lybie... au fil de rencontres heureuses ou malheureuses, périlleuses ou bienfaitrices. Il sera malgré lui compagnon d'infortune de clandestins qui touchent de près leur rêve d'eldorado européen. Il croisera des femmes généreuses, capables de faire basculer son destin. 
Extrait :
"Pour quelqu'un venant d'un pays occidental de tendance démocratique, monsieur Ikea avait développé un concept commercial pour le moins insolite : la visite forcée de son magasin.Ainsi, s'il voulait accéder au libre-service situé au rez-de-chaussée, le client était obligé de monter au premier étage, emprunter un gigantesque et interminable couloir qui serpentait entre des chambres, des salons et des cuisines témoins tous plus beaux les uns que les autres, passer devant un restaurant alléchant, manger quelques boulettes de viande ou des wraps au saumon, puis redescendre à la section vente pour pouvoir enfin réaliser ses achats. En gros, une personne venue acheter trois vis et deux boulons repartait quatre heures après avec une cuisine équipée et une bonne indigestion."

Ce livre original se lit rapidement, et donne le sourire avec ses situations cocasses, attendrissantes, mais une certaine gravité flotte néanmoins sur ce conte contemporain puisqu'il s'inscrit dans un monde où les échanges humains entre pays concernent souvent ces aventuriers du désespoir. On regrettera un humour un peu lourd avec les traductions phonétiques approximatives des noms à consonance indienne (pour exemples "Fakir de son état, Ajatashatru Lavash (prononcez J'attache ta charrue, la vache)" ou "pour une bouchée de pain à Dhjamal (prononcez J'ai mal)" ou encore "Ajatashatru (prononcez Achète un chat roux)"). Il est aussi un peu dommage que la fin du roman soit un peu expéditive.Une fable moderne et drôle sur les migrations imposées, et les rêves d'écrivain... Un poil plus que juste divertissant
Avis d'Altervorace et interview de l'auteur - CulturoVoraces
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