Plus l’enfant a une capacité d’empathie développée, plus il lui est facile de reconnaître et de faire face au sarcasme et à l’ironie, explique cette étude de l’Université de Calgary (Canada) publiée dans la revue Frontiers in Psychology. Inutile de recourir à ce type de dérision avec un enfant âgé de moins de 6-7 ans, nous apprend également cette étude qui nous engage, à notre tour, à l’empathie lorsque nous communiquons avec les plus jeunes.
Les enfants commencent à saisir l’ironie à partir de 7-8 ans à travers des expressions familières du type « Merci beaucoup! » et « Bien joué ! » mais certains d’entre eux mettent plus de temps et parfois ne comprennent le sarcasme qu’à l’adolescence. Pour comprendre le sarcasme il faut être capable de se mettre à la place de son interlocuteur et de comprendre ses émotions, c’est pourquoi l’étude a évalué ‘association entre l’empathie et la perception de l’ironie.
L’expérience a été menée auprès de 31 enfants âgés de 8 à 9 ans qui devaient reconnaître le sarcasme dans les dialogues d’un spectacle de marionnettes. Les participants devaient saisir un jouet chaque fois qu’ils percevaient une ironie dans les propos des personnages. Pendant l’expérience, les chercheurs suivaient et évaluaient le regard des enfants et leur temps de réaction afin d’identifier des indices sur leur compréhension. La capacité d’empathie des enfants a été évaluée séparément.
En moyenne, les enfants reconnaissent le sarcasme ou l’ironie une fois sur 2, mais ceux qui ont déjà développé de solides capacités d’empathie montrent deux fois plus de précision, en comparaison d’enfants à moindre capacité d’empathie.
Des propos sarcastiques, surtout sous des formes encore inconnues, représentent un véritable défi pour la plupart des enfants, explique le professeur Pexman de Calgary, co-auteur de l’étude. Et même lorsque les enfants ne reconnaissent pas tout à fait une remarque sarcastique, il y a des signes dans leurs réactions d’une sensibilité à l’intention de celui qui leur parle.
Source: Frontiers in Psychology 08 October 2013 doi: 10.3389/fpsyg.2013.00691 Children’s processing of emotion in ironic language (Visuel © sepy – Fotolia.com)
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