Dans l’ultime quête énergétique que poursuit actuellement notre civilisation assoiffée, de nombreux écologistes, comme le très sérieux James Lovelock, affirment très clairement leur préférence pour le recours à l’énergie nucléaire, l’une des plus propres en termes d’émissions de CO2. Leur raisonnement, soutenu par le principal argument d’une énergie produisant d’extraordinaires rendements, est toutefois régulièrement battu en brèche par d’autres écologistes qui mettent en avant le problème de déchets, entre autres. Et depuis quelques jours, un nouvel argument vient taper droit au coeur, sur le problème du CO2 que soi disant le nucléaire aurait permis de résoudre. Une étude australienne vient de démontrer que l’extraction du minerai d’uranium est de plus en plus couteuse. Tout comme pour le pétrole, l’uranium est épuisable et les gros filons du nucléaire seraient déjà exploités avec perspective de déclin des possibilités d’extraction à moyen terme.
Car si au coeur du réacteur, l’opération de combustion nucléaire en elle-même est très efficace, le calcul de rentabilité de l’énergie produite doit aussi tenir compte des chaines en amont et aval : extraction du minerai, transport, enrichissement, retraitement et stockage. Et c’est sur le processus d’extraction que se sont concentrés les chercheurs australiens Gavin Mudd et Mark Diesendorf des universités de Melbourne et Sydney. Leurs conclusions confirment l’évidence : pour l’uranium comme pour le pétrole, ce n’est pas tant la pénurie qui menace, mais plutôt une augmentation soutenue des couts d’extraction et donc de production d’énergie, mais aussi des émissions de CO2 liées aux opérations d’extraction du précieux minerai.
En conclusion, tout de même, les auteurs ont tenu à préciser que les réserves d’uranium, évaluées à 80 ans au rhytme de production actuelles, permettraient toutefois une production d’électricité bien plus propre qu’au charbon, dont le retour en force est malheureusement attendu. En bons scientifiques, nos deux compères s’attendent aussi à de merveilleux progrès technologiques améliorant les rendements des centrales vieillissantes. Pas un mot sur la décroissance ou sur les économies d’énergies, gisement qui permettrait rapidement d’envisager le recours aux énergies dites alternatives.
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