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Cinq piges d’attente. En 2008, The Fratellis -rentrés quelques mois plut tôt en grande pompe dans la cour des groupes de rock écossais aux côtés des Franz Ferdinand ou autre Travis- nous laissaient sur un petit goût d’inachevé avec un album, Here We Stand, “seulement” disque d’or.
Deux ans plus tôt, Jon Fratelli et ses deux potes de Glasgow avaient épaté la galerie avec un premier opus plein de promesse, Costello Music et un titre, Chelsea Dagger, devenu rapidement un hymne dans un grand nombre de stades britanniques. En 2007, le groupe participait activement à la bande son du mythique Hot Fuzz en signant deux titres, dont une reprise du Solid Easy Action de T-Rex… De quoi attirer les comparaisons avec le prestigieux voisin de l’autre côté du mur d’Hadrien, The Libertines. Mais en 2008, l’album de la confirmation, pourtant sur la même veine que le premier, peine à convaincre. Six mois plus tard, le groupe se sépare. Entre carrières solos et nouveaux projets, aucun fratello ne parvient pour autant à connaître un succès comparable, et il y a six mois, le groupe annonce enfin l’enregistrement de son troisième album.
Et la déception est palpable. Si ce We Need Medicine reste largement écoutable, la folie qui était caractéristique des premiers opus semble bien avoir disparue. Adieu ce style un peu foufou, et bonjour les tonalités très blues (un peu à l’image du Codeine Velvet Club, auquel participera Jon Fratelli pendant sa parenthèse). Sur certains morceaux, cela fonctionne parfaitement, à l’image du surprenant Shotgun Shoes, un des rares à sortir du lot avec ses tonalités très sixties, mais sur la plupart ne sont guère entraînants. Perte d’identité ? N’allons pas jusque là.
En comparant les albums, c’est le côté très classique de ce troisième opus qui saute aux yeux. Des morceaux qui auraient très bien pu être interprété par The Libertines ou Franz Ferdinand (Jeannie Nitro, She’s Not Gone Yet But She’S Leaving), ou encore inspirés par des ballades bien classiques (Rock and Roll Will Break Your Heart), voir par un groupe de musique celtique quelconque (This Old Ghost Town).
Sans oublier l’apocalyptique This Is The End of The World, qui dès le début, ressemble comme deux goûtes d’eaux à Let There Be Love de Oasis, avant de prendre un virage bien plus proche de The Who, sans pour autant convaincre. Ça reste agréable à écouter, mais le virage par rapport aux deux premiers albums est aussi immense qu’inattendu. Un fouillis de différentes influences sans liant particulier et une impression de déjà-vu (entendu).
Eux qui avaient été pendant des années assez incomparables, ne le sont plus. On sent que la volonté est là, mais que la réalisation n’est pas au rendez vous. L’arrogance des deux premiers albums a laissé sa place à une étrange impression que le groupe s’ennuie. L’intro de Seven Nights Seven Days laissait pourtant espérer un morceaux de la trempe de Henrietta ou Flathead, mais une nouvelle fois, l’enthousiasme n’est pas là, et le rythme est bien plus lent que sur les premiers disques. Pour le morceau qui devait être un titre phare, au même titre que le triste We Need Medicine, la déception est grande. Pareil pour l’un des morceaux les plus racoleurs, Whisky Saga, où tout commence bien, et retombe d’un coup avec les premières paroles.
The Fratellis – Halloween Blues
Mais pour finir sur une bonne note, la nouveauté peut aussi avoir du bon, puisque le premier morceau de ce troisième opus, Halloween Blues, avec son petit côté vintage rock-blues, est l’un des plus surprenants, dans le bon sens du terme. De quoi placer la barre très (trop ?) haut pour un opus qui nous laisse au final sur notre faim, sans la folie des premiers albums. Comme si The Fratellis étaient rentrés dans le rang.
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Tracklist:1. Halloween Blues 3:16
2. This Old Ghost Town 3:40
3. She's Not Gone But She's Leaving 3:50
4. Seven Nights, Seven Days 3:25
5. Shotgun Shoes 4:24
6. Whisky Saga 3:10
7. This Is Not The End of The World 4:00
8. Jeannie Nitro 4:19
9. We Need Medecine 4:00
10. Rock'n'Roll Will Break Your Heart 5:21
11. Until She Saves My Soul 5:33
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