Sozuka Sun est un auteur auto-édité de science-fiction qui a publié plusieurs nouvelles, dont Le Roque, Mélanie au Crépuscule et plus récemment Les étoiles interdites (cliquer ici pour aller vers sa page auteur Amazon). Il raconte dans son blog ses projets d’écriture et ses pensées (littéraires) du moment (cliquer ici pour découvrir son blog). Je suis ravi de l’accueillir ici et je le remercie pour cet article qui, j’en suis sûr, vous intéressera.
Il existe de très nombreuses définitions de la science-fiction. Au cours du temps, chaque auteur a plus ou moins esquissé la sienne. Il est admis, pour simplifier, qu’il s’agit d’un genre narratif structuré par des hypothèses sur ce que pourrait être le futur (ou ce qu’aurait pu être le présent ou le passé) en partant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques, ethnologiques…). (Source Wikipédia)
Depuis sa naissance, la science-fiction a bourgeonné en de multiples branches constituant une arborescence fournie. Space opera, Steampunk, Cyberpunk, Uchronie, Anticipation, Apocalyptique ou bien encore Hard Science-fiction. Dans ce dernier genre, la cohérence des technologies citées doit être forte, tout doit être le plus plausible possible en l’état actuel des connaissances scientifiques. Dans ce type d’ouvrage on n’échappe pas aux détails techniques des technologies employées. Quel est le type de propulsion du vaisseau, calcul du temps réellement mis pour parcourir une distance entre deux corps célestes, quelle sont les conséquences de l’utilisation de telle ou telle énergie sur un écosystème etc… La Hard science-fiction, me semble-t-il, a créé des attentes fortes chez certains lecteurs qui vont peu à peu développer un œil aguerri pour traquer certaines incohérences. Y compris dans des univers de la SF dans lesquels cet aspect trop technique est superflu, puisque l’intérêt principal n’est pas forcément la cohérence des technologies employées mais plutôt ce que vivent les personnages. Ainsi, par exemple, dans Les Guerriers du silence de Pierre Bordage, on se fiche royalement que le voyage sur le fil de la pensée pour se rendre n’importe où dans l’univers ne soit pas explicité en terme de masse transportée ou énergie déployée. Ce qui importe c’est comment Aphykit et Tixu Oti vont s’en sortir et comment va évoluer leur histoire. Et puis, pourquoi voyager sur le fil de la pensée ne serait pas une idée plausible ? Sans pour autant sacrifier à la tentation de la pseudo science, pourquoi ne pourrait-on pas faire mention d’aspects qui n’existeront peut-être jamais ou que nous n’avons pas encore imaginé pouvoir se réaliser un jour techniquement, pour construire notre histoire, lui conférant un terreau inédit pour son développement ?
Pourtant, savoir que le lecteur a une attente forte en terme de cohérence technologique pousse l’auteur de SF à poser les bases d’un univers crédible. C’est une bonne chose. Mais si dans une histoire de 250 pages il peut se permettre de développer les détails de sa propulsion quantique, il en est autrement dans une nouvelle pour laquelle il doit poser rapidement les personnages en présence et le contexte dans lequel ces personnages évoluent. Prenons l’exemple d’un couple balancé dans le vide intersidéral à bord d’un vaisseau qui bloque son vieillissement. Dans cette nouvelle, ce qui va m’intéresser c’est l’évolution de la relation d’un couple qui ne vieillit plus, plutôt que les moyens réels qui permettent à ces deux personnes de ne plus vieillir. Une simple mention de « capacité régénératrices » dispensées par les parois du vaisseau me suffit. L’explication ne m’apparait pas irrationnelle et nul besoin de m’asséner un cours théorique sur la taille des télomères du génome humain ou de l’oxydation des cellules. Je veux voir l’homme et la femme se déchirer parce qu’au bout de six cents ans ils ne se supportent plus, ou toute issue que l’auteur jugera pertinente.
En définitive, l’important dans la construction du récit, c’est de montrer qu’on ne se moque pas du lecteur en balançant au jugé des théories fumeuses ou des solutions abracadabrantes du type : « et hop, la magie répara les moteurs et sauva tout le monde. » Ce qui ne doit pas empêcher l’utilisation d’aspect inédits pas forcément vérifiés par la science au moment où on les écrit. Après tout, la science rattrapera peut être rapidement les phénomènes que vous décrirez dans votre histoire. N’est-ce pas le cas pour les sabres lasers de Star Wars avec la dernière expérience en date de chercheurs du MIT et de Harvard qui ont trouvé un nouvel état de matière en utilisant des photons ? (cliquer ici pour voir l’article)
Et puis qui sait : votre idée de cœur artificiel bio-compatible fait dans une méduse immortelle sera peut-être l’objet des recherches de demain.
Les combats au sabre laser sont-ils pour bientôt ?