Les super-héros sont aussi des philantropes. A la demande des Nations Unies, Flash et Superman vont devoir se défier dans une course de vitesse, afin de déterminer lequel des deux est vraiment le plus rapide, et de lever des fonds pour les plus démunis (Superman #199 en 1967). Les syndicats du crime, eux, voient dans cette compétition un moyen de parier sur le vainqueur, et d'empocher le pactole, quitte à fausser le résultat en pénalisant l'adversaire. Les deux bolides partent ainsi à travers le monde, lancé à une vitesse extraordinaire. Chacun doit successivement baisser le pied (façon de parler) pour escalader une pyramide ou traverser la banquise, mais toujours les deux compères n'oublient pas de la jouer fair-play et de porter assistance à celui qui en a besoin. On touche là à l'ultra old-shool, avec ce duel véloce qui sonne si vieux jeu que ça en est franchement drôle, par moments. Jim Shooter, alors un jeune loup aux dents longues, prêt à dévorer la planète comics, a du bien s'amuser en écrivant ces pages fabuleuses. Les dessins de Curt Swan sont de belle facture, soignées, classiques à souhait.
Cette aventure a été publiée dans un album cartonné grand format, chez Sagédition, en 1983. Il contient aussi une petite visite de la forteresse de solitude de Superman, quelques conseils pour bien dessiner Flash, mais également une sorte de revanche entre les deux super-héros, qui se retrouvent malgré eux contraints à se défier mutuellement une seconde fois à travers le cosmos. Le perdant aura une lourde responsabilité : sa ville d'origine (Metropolis ou Central City) sera détruite en guise de puinition. Cette seconde course est encore plus fantasmagorique que la première, mais l'humour en moins, elle ne parvient pas à accrocher le lecteur, et devient même ennuyeuse dans sa seconde partie. Pour finir, un bref récit de Monsieur et Madame Superman, alias Clark Kent et Loïs Lane, en couple et mariés. Tout ça se passe sur Terre 2, et c'est finalement assez anecdotique et ça n'a pas très bien vieilli. Si comme moi vous dénichez cet album dans une brocante ou chez un bouquiniste à un prix dérisoire (un euro dans mon cas) laissez vous tout de même tenter. La première aventure est fort sympathique.