On va prendre les mêmes qu'après les premières sélections, quand Pierre Lemaitre, en tête, précédait Nelly Alard, Yann Moix, Frédéric Verger et Philippe Vasset au nombre de citations dans les choix affichés par neuf jurys de prix littéraires. Mais je me limiterai à ceux qui ont donné déjà leur deuxième sélection, sans tenir compte par conséquent des Prix Interallié, de Flore et Wepler-Fondation La Poste. Restent six, pour un paysagé forcément rétréci (et si vous voulez tout savoir de l'évolution sur le terrain, c'est par ici).
Le paysage n'est pas seulement rétréci, il est aussi profondément modifié.
Certes, Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre, reste le roman le plus souvent cité par les six jurys les plus studieux - trois fois (Goncourt, Renaudot et Femina). Mais deux autres l'ont rejoint et sont tout aussi présents: Arden, de Frédéric Verger (Goncourt, Renaudot et Médicis) et Le dernier seigneur de Marsad, de Charif Majdalani (Renaudot, Femina et Médicis). Je n'ai pas encore lu le roman de Charif Majdalani mais j'ai dû en lire trois de ceux qu'il avait publiés auparavant et cela plaide franchement en sa faveur. Quant aux ouvrages de Pierre Lemaitre et de Frédéric Verger, ils sont tous deux remarquables, pour des raisons diverses car ces écrivains pratiquent des registres très différents.
Ils sont sept à être nommés deux fois: Christophe Ono-dit-Biot, Boris Razon (l'autre primo-romancier en vedette dans la rentrée, avec Frédéric Verger, mais un niveau en dessous, je trouve), Laurent Seksik, Jean-Philippe Toussaint, Véronique Ovaldé, Céline Minard et Philippe Vasset. Trois d'entre eux (Seksik, Minard et Vasset) ne sont pas encore dans la pile de livres que j'ai lus, mais cela devrait s'arranger prochainement.
Enfin, et dans le but (louable) d'être complet, je signale pour mémoire que vingt-deux romans apparaissent une fois dans les deuxièmes sélections des six prix retenus pour ces statistiques.
Voilà l'état des lieux. L'Académie française ouvrira le bal le 24 octobre avec son Grand Prix du roman pour lequel Capucine Motte (avec un livre sorti en avril), Christophe Ono-dit-Biot et Thomas B. Reverdy restent en lice. Puis, la semaine du 4 novembre, ce sera la fête tous les jours. Pour certain(e)s, du moins...