12 octobre Temps mort Temps mort. Temps mort. Le temps qui passe où je ne fais rien est mort. Vide sidéral, trou noir. Est-ce de par mon statut de chômeur devenu perpétuel, de mort citoyen, est-ce mon angoisse qui a peur du vide, est-ce le rythme de ma vie trop pidante ? Le moment du repas est un délice. Nettoyer la vaisselle du repas précédent préparer minutieusement les mets, avec la petite touche personnelle, une pincée de gros sel de la ciboulette une gousse de vanille... Je mange je bois le café religieusement et après. La dégringolade. Rien à la télévision dehors il fait beau mais c'est dehors, je me réfugie dans la sieste, une heure et demie de gagnée. Lorsque je me réveille, abruti, il me reste une heure à tuer avant l'heure du thé, je me mets devant mon écran et je joue au solitaire. Et si c'était ça ? Ma peur du vide, la solitude ? Quoi de plus banal ? Ça ne me rassure guère et je tente quelques coups de fil ; en vain, ils travaillent, eux. Le thé. Puis tenir jusqu'à dix-neuf heures le repas du soir. Et puis enfin, l'heure des cachets l'heure de l'oubli l'heure de la petite mort...
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