Que donne l'humour belge mélangé à l'humour anglais ?
Ceux qui n’aiment pas l’humour british peuvent passer directement leur chemin, car ce petit roman est un condensé de ce qu’il peut produire : tout y est rocambolesque, incroyable, avec un mouvement sans cesse maintenu par une intrigue plus que tirée par les cheveux, parfois hilarante, en tout cas originale.
Depuis des générations, les gentes dames du Northumberland, pas si gentes que ça, font régner la terreur : elles sont toutes mochissimes, bêtes et méchantes, rustres comme le viking dont elles descendent, et surtout recèlent des pulsions castratrices assez hallucinantes. Comme les jolis cœurs ne leur tombent pas dans les bras, et ça se comprend, elles les kidnappent, une gentille tradition familiale qui se poursuit de mère en fille depuis plusieurs générations…
Le pauvre Esmond Burnes n’a pas bien pigé ce qui l’attend quand tombe sous la coupe de sa tante Belinda, née Grope bien évidemment. Tout s’enchaine à une vitesse folle avec des souleries, des actes de folies, des parties de jambes en l’air, des disparitions, bref on en est au troisième ou même quatrième degré, et rien ne semble vouloir enrayer la machine de l’humour.
Sauf que cette satire très drôle au départ m’a un peu vite lassée quand elle part en grand n’importe quoi et que j’ai été finalement assez déçue par ce roman, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Dommage, car le début est plutôt savoureux et en tout cas vraiment original, avant de devenir par trop échevelé. Les personnages sont bien évidemment caricaturaux, mais ne se renouvellent pas au fil de l’histoire, et si on s’amuse totalement à la description des premiers éléments de la famille, les autres ne font plus vibrer. La fin est de plus totalement décevante.
J’aime pourtant généralement ce qui est loufoque et barge, mais l’intrigue est un peu laborieuse… Les connaisseurs sont d’accord pour dire que ce n’est pas le meilleur roman de l’auteur. Bref, amusant, mais sans plus.
Professeur de culture générale : une profession honorable et à priori fort enviée. Sauf que le pauvre Henry Wilt est prof, mais dans un lycée technique, et que ses élèves sont apprentis bouchers, soudeurs ou maçons et pas très intéressés par la littérature, c’est le moins qu’on puisse dire… De plus, pas de promotion en vue, puisqu’il est jugé mou et sans ambition par sa hiérarchie. Pas facile de tenir le coup dans ces conditions, d’autant plus que ça n’est pas le Pérou non plus à la maison où l’attend sa femme Éva, certes débordante d’énergie et de créativité, mais plutôt exigeante et même, osons le dire, carrément soulante. À tel point que le pauvre homme sort tous les soirs respirer un peu en promenant son chien, quand il ne va pas passer un peu de bon temps dans le bar du coin, et en profite pour élaborer tout un tas de scénarii pour supprimer sa douce et tendre…
C’est la rencontre d’Éva avec une femme originale et extravertie qui va la fasciner (argent, liberté de ton et sexuelle, tout ce dont elle rêve dans sa petite vie étriquée) qui va faire tout basculer et notamment une soirée chez ce couple plutôt avant-gardiste (dégénéré selon Wilt), soirée dans laquelle il va se retrouver en fâcheuse position. S’en suivront des tas de déboires pour ce pauvre Wilt, qui a le don de se fourrer dans des situations rocambolesques et inextricables, et totalement absurdes bien évidemment.
Wilt 1 est le premier volume de quatre, et même si ce roman m’a beaucoup amusée au début, je ne lirai pas la suite. Un peu, ça va, mais plus serait trop, car le lecteur est parfois à la limite de la saturation tant l’humour est « chargé ».