Vous en connaissez beaucoup vous des salons de vignerons où les conditions de dégustations sont idéales et où règne la convivialité ? Température intérieure parfaite, espace libre pour déguster, vignerons attentifs, avenants et pas avares de paroles et d'explications. Conviviale, pour la gentillesse des vignerons, l'accueil sur mesure de Laurent et Sylvia Baraou (sans oublier Elise), les petits soins pour l'encas du midi...
Après un salon du même type en octobre dernier (avec d'autres producteurs), nous n'allions pas manquer ce rendez-vous qui je l'espère deviendra incontournable dans les années à venir. N'est-ce pas Laurent ? C'est du boulot, mais tu dois être satisfait du résultat.
Pour finir, ce n'est pas les seulement 11 vignerons présents qui allaient nous empêcher de passer la journée sur place (6h30 à déguster).
Domaine de la Source des Fées (Maconnais). Philippe Greffet.
St Véran 2006, "Innocence Sauvage". Vignes de 15 à 40 ans. Premier vin du salon, il fallait quelque chose pour nous réveiller et nous ouvrir la bouche ! Ce fût chose faite. Malgré sa jeunesse, ce vin est déjà en place. Nez floral et crayeux, élégant. La bouche est construite sur une acidité vive, mais pas dérangeante. C'est ce qui fait en général le charme de cette AOC. Pas mal (11,90 €)
Pouilly-Fuissé 2006, "Ceps Eternels". Les vignes d'âges respectables (50/80 ans) de ce Pouilly donnent du gras et délivrent un registre floral. En bouche, c'est l'amande qui domine avec encore une fois un gras pas inintéressant. Correct (15 €).
Pouilly-Fuissé 2005, "Excellence Antique". Contrairement à la cuvée précédente, celle-ci voit la barrique. Nez caramel, beurre salé, encore marqué à ce stade par le bois. La bouche se montre saline, avec une acidité soutenue, encore un peu boisée mais présentant une jolie matière. Mon préféré des 3 (16,50 €).
Un domaine agréable qui semble travailler soigneusement. Belle découverte.
Il me tardait de déguster une bonne partie de la gamme... Nous sommes reçus par le chef de culture du domaine, Jean-Bernard Berthomé. Le domaine est en bio-dynamie depuis 1987. Les 3 terroirs sont vinifiés séparement afin de respecter la typicité des sols : le Clos du Bourg (argilo calcaire), le Mont (argilo siliceux) et le Haut-Lieux (argileux).
Huet Brut 2001, Vouvray Pétillant (11,50 €). Son nez est axé sur la minéralité (silex) avec une bouche de feuille sèche et une bulle vive. Pour ma part, pas ce que je préfère dans un pétillant, car le fruit me paraît en retrait, évolué. Je conçois qu'il puisse plaire à certains.
Le Mont 2006 (sec). La politique de la maison est de laisser trainer un petit sucre résiduel même pour les secs. Dans ce Mont 2006, il y en a 6 g. En l'état, ce vin se montre, ou plutôt ne se montre pas. Il est fermé (13,90 €)
Le Mont 2006 (demi sec). 20 g de sucre. Nez orgeat. Bouche montrant une pointe végétale et une certaine gourmandise. Celui-là, j'adopte ! (16,20 €)
Clos du Bourg 2001 (demi sec). Le nez délivre des notes confites. La bouche paraît tendue malgré les 22 g de sucre. (18,40 €)
Clos du Bourg 2006, 1ère Trie. Ici, le raisin est atteint par la pourriture noble et le passerillage. On arrive maintenant à 60 g/litre. Le nez et la bouche proposent tour à tour des notes de coing, de pomme. C'est pas mal, mais on aurait souhaité d'avantage de tension (lisez acidité). 29,60 €
Le Mont 1996, 1ère Trie (38 €). La sélection des raisins est la même que pour le Clos du Bourg 1ère Trie. Nez minéral (silex, terre humide) et d'ananas (hein Vincent ;-)). La bouche s'est patinée avec l'âge. Elle est légère. Ca ne me plaît pas plus que ça.
L'ensemble des vins présentés ici ne m'emballent pas réellement : je trouve dans l'ensemble qu'ils manquent de fougue, d'énergie... de vie. Désolé.
Daniel-Etienne Defaix (Chablis)
La présence dans la salle de Daniel-Etienne se fait sentir, alors que nous ne nous sommes pas parlés. Il à l'air d'un sacré personnage et d'une gentillesse folle. C'est Fabien qui tient le stand à notre passage (passionné d'ailleurs).
Le domaine propose ce jour 3 cuvées : le Vieilles Vignes 2004, Les Lys 2000 (1er cru) et Vaillon 1999 (1er cru). Malheureusement, je pense être passé à côté de ces vins. Je ne demande qu'une chose avant de porter un jugement définitif : les regoûter.
Il est temps de passer à table ! photo Mistelle.fr
Domaine Saurigny. Désolé Sophie et Jérôme de ne pas être passé à votre stand... Pour partir le soir dans les délais, il a fallu faire un choix. Ce sera pour une prochaine fois. On avait pourtant aimé la Polissonne lors d'un repas dégustation chez Laurent.
Pas de l'Ecalette (Coteaux du Languedoc), Julien Zernott.
Oh le beau 3ème ligne que voilà ! Notre vigneron a bel et bien la carrure d'un rugbyman, sport qu'il nous confirmera avoir pratiqué d'ailleurs.
Toutes les cuvées sont en Coteaux du Languedoc. 45000 cols produits par an.
Les Clapas blanc 2006, Coteaux du Languedoc. Assemblage de Carignan blanc, Terret Bourret, Grenache gris. Pas de doute, au nez, c'est cap au sud de la France ! Arômes d'orgeat et d'amande grillée. En bouche, on a du gras, mais encore un peu trop de bois. Il devrait se fondre à merveille cependant. J'aime beaucoup (17 €)
Ze Rozé 2007 (carignan, cinsault et granache en pressurage, 8 €). Mes amis, le rosé et moi, ça fait 2 ! Mais celui-ci, c'est autre chose. C'est pas du rosé, c'est du vin. Ici, on a une réelle matière, chose qu'il manque souvent dans ce type de vin que je déteste. Au contraire de l'ami Vougeot qui désespère de ne pas trouver son Cabernet Franc, j'ai enfin trouvé le RoZé qu'il me faut. Un vrai vin de copains. Coup de coeur, c'est dire si c'était bon.
Les Clapas rouge 2006 (12 €). Le nez est serré montrant de beaux fruits rouges. La bouche est dense avec une sensation de sucre résiduel. Beaucoup de fraîcheur. Bien
Le Grand Pas 2005 (17 €). Assemblage de Grenache, Carignan, Cinsault et Syrah. Avec beaucoup d'élégance, le nez respire la joie. Derrière cette bouche gourmande, mure, de cerise à l'eau de vie avec encore une fois ce petit sucre, on distingue un grand potentiel. Très bon.
Merci à Julien pour son accueil, sa bonne humeur, sa jovialité et bon courage pour continuer l'aventure en Languedoc.
Encore un candidat pour le poste de chauffeur de salle ! Thierry chambre Julien Zernott, son voisin immédiat sur ce salon : "mets un peu de Chenin dans tes blancs, ça les rendra plus humains..." avant que Julien ne reprenne Thierry en lui disant "enlève ton cépage qui sent le poivron et mets donc un peu de Grenache". Ambiance chambreuse mais joyeuse !
Le domaine de 22 ha est en bio dynamie depuis 2002.
L'Insolite, Saumur blanc 2007 (vignes de Chenin sur croupe calcaire). Elevage en cuve bois. Le nez est vif sur les agrumes. Bouche à l'acidité élevée et parfaitement ciselée faite de fruits blancs. Coup de coeur ! Un vin de gastronomie a coup sur (15 €)
Saumur Champigny 2007 : c'est poivré, fruité et gourmand. A attendre tout de même, la matière est bien jeune (8,5 €)
Terres Chaudes 2006 : fruits rouges, fraises des bois, avec un travail intéressant de mise en évidence de la minéralité. Le 2007 lui, propose des notes salines en bouche.
Au final, des vins bien faits, mais qui doivent se déguster mieux à table qu'en dégustation pure.
Rosé d'Equinoxe 2006 : encore un autre rosé qui tient la route ! Fermentation en barique. Plus charnu que le RoZé de Zernott, celui-ci accompagnera admirablement un de vos repas d'été. Toujours pas convaincu par les rosés, j'en trouve 2 remarquables ici même ! (8 €)
La Source 2007 : beaux arômes de confiture de fruits rouges. Bouche agréable, mais encore jeune (7,5 €)
La Mine 2006 : nez framboise, mais bouche un brin séchante (11 €). Le Grand Clos 2006 est un peu sur le même registre (13 €)
Les Malgagnes 2006 : on gagne en finesse avec cette cuvée : aérien, avec de belles effluves florales. Bien agréable (17,5 €)
Château Cantenac (St Emilion GC), Frans Roskam. Sols graves.
Cantenac 2006 : nez café. Bouche charnue, minérale (graphite) sur une belle longueur (17 €)
Climat 2004 : c'est le haut de gamme de la propriété : Elevage soigné. Ici, la rondeur est là, le fruité aussi. Pas donné tout de même (34 €)
Château la Lauzette. Le même Frans voulait en plus de la propriété familiale un domaine rien qu'à lui. Il a acheté la Lauzette (Listrac) en 2004. Frans souhaite sortir de l'appellation Listrac pour le Haut-Médoc, car trop de contraintes...
La Lauzette 2005 : un premier millésime qui se présente un peu fermé en ce moment. La bouche montre cependant une matière intéressante avec des tanins serrés (12 €)
La Lauzette 2007, cuvée 100 % Carménère. C'est toujours tentant de tremper ses lèvres dans ce cépage, pourvu qu'il soit bien vinifié. Celui-ci est doté d'une matière très mure et d'une gourmandise suprême ! Très bon. Une rareté (seulement une pièce) accessible à 12 €.
Bon vent à Frans pour cette nouvelle aventure avec son "jouet" rien qu'à lui.
Nous passons maintenant chez Dominique Bertram et son Château Noguès (Bordeaux Supérieur). Un
C'est avec beaucoup de retenue et de difficultés que je "tente" de garder quelques exemplaires du 2000 en cave !
Noguès 2002 : dès le premier nez, on est bercé par de beaux arômes de fruits, une matière végétale et un boisé très peu appuyé. Bouche subtile et équilibrée, on imagine le siroter avec plaisir dans quelques années.
Noguès 2003, cuvée Or : c'est simple, en 2003, comme dans le cochon tout était bon ! C'est l'assemblage total de la récolte qui se termine en Or. Le nez présente plein de fraîcheur, épices douces et menthol. Bouche puissante, équilibrée et surtout pas compotée. Fond de verre rappelant la boite à cigarre. ENORME ! (9 €)
Malheureusement, 2007 aura été difficile pour Noguès, la faute à ce foutu climat que vous savez. Résultat, seulement 30 hecto !
Domaine Alain Chabanon, Languedoc (Alain Chabanon).
Ce domaine (maintenant) bio crée en 1992 par Alain Chabanon, vinifie 2 blancs, 1 rosé et 4 rouges. Alain estime que pour ces cuvées haut de gamme, le temps doit faire son oeuvre. L'élevage est en général long, jusqu'à 36 mois.
Trélans 2004. Celui-ci est en Vin de Pays d'Oc, parce qu'il comporte 45 % de Chenin, complété par 55 % de Vermentino. Passage en barrique pendant 30 mois. On identifie immédiatement au nez le Vermentino. La bouche est grasse sur une belle longueur, mais c'est un peu too much concernant le boisé, pour l'instant. Alain nous fait comprendre que ses vins sont prêts à boire après 10 ans de patience. On veut bien le croire.
Esprit de Font Caude 2003, Coteaux du Languedoc : pas du tout compoté, cet assemblage de syrah et mourvèdre majoritaire, complèté par un zeste de granache donne un nez profond, épicé, plutôt agréable. Bouche gourmande, charnue qui donne en retour un goût boisé vanillé (24 €)
Sont présenté à Bû, 2 millésimes. Le 2003, présente un nez d'herbes fraîchement coupées et d'herbe aromatique (thym). Le fruit est bien mur avec une touche de cèdre. La bouche est généreuse et ample, mais équilibré. C'est bon.
Le 2004 lui est fait d'un fruit étincelant, poivré et d'une netteté incroyable. La bouche possède beaucoup de fraîcheur de charme et d'intensité. Celui-ci est encore meilleur, j'adore ! (27 €)
Encore bravo à Laurent Baraou pour l'organisation sans faille d'un tel salon, surtout lorsque l'on est caviste. Celui-ci, n'oubliez pas qu'à force de parcourir les routes de France (et d'Europe maintenant), il déniche toujours les petites perles qui font parler des vignerons. Ne pas faire comme les autres, tel est sa devise.
Bû au milieu de la blogosphère (Maigremont était le dernier à publier !). On en parle ici, ici, là, là, encore là bas et pour finir, là avec des photos...