J’ai évidemment commencé le dernier pavé de Joyce Carol Oates.
Comme à son habitude, la romancière américaine nous prend à la gorge dès les premières pages. On sent que la douleur du personnage principal, M. R. aka Mudwoman, va nous éclabousser en plein visage.
De ses origines, M. R. s’est relevée, à la force du poignet, et du cerveau. Laissée pour morte par sa mère démente dans un marécage boueux, elle a été recueillie petite par un couple de quakers, et s’est construite vers le haut, jusqu’au firmament de la réussite sociale, en devenant un professeur adulé de philosophie et la première présidente d’université des USA. Mais, à mi-parcours de sa vie, le vernis reluisant se craquelle. Le passé refait surface par remous bruns et irrémédiablement attractifs.
JCO dit avoir écrit ce livre à la suite d’un rêve dans lequel elle voyait une femme attablée et muette, le visage comme scellé d’un masque de boue. Elle y a vu immédiatement le symbole du contraste entre intériorité mouvante et le moi social et a tricoté une histoire sombre comme elle sait le faire, avec des fantômes et des rêveries jaillis d’un passé qui ne se tarit pas. Ça promet une lecture captivante et dérangeante.
- #Joyce Carol Oates
- #Mudwoman
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