En effet, je ne comprendrai ni n’accepterai jamais qu’on puisse avoir depuis des dizaines d’années un positionnement aussi sévère que le nôtre, au Front de Gauche, envers les éléments les plus libéraux du Parti dit Socialiste, qu’on puisse prétendre avoir un positionnement politique anti-libéral aussi prononcé entre deux élections, et que l’aube d’un vote venant, on se range sans états d’âme, et cela dès le premier tour, dans le camp d’un(e) politique – quel(le) qu’il/elle soit – qui n’est pas réputé(e) pour ses prises de position franchement alternatives, et clairement ancrées à gauche. Comment voulez vous que des militants, et surtout des sympathisants aux convictions assumées, et plus largement le peuple auquel le PCF est sensé s’adresser, accepte ce genre de revirement particulièrement désastreux pour la crédibilité non seulement du PCF mais du Front de Gauche tout entier ? Allez vous étonner après cela que seul l’abstentionnisme triomphe sous l’égide du « tous pourris », ou que certaines brebis égarées aillent se perdre dans les marécages fétides du FN, comme le prétendent certains politologues… qui auront ensuite beau jeu de nous mettre dans le même sac. Même s’il est clair que le parti clanique d’extrême droite (uniquement destiné à faire la fortune des Le Pen comme l’histoire oligarchique de ce parti le montre assez) ne solutionnera jamais leurs problèmes les plus cruciaux, tant il ne réfute nullement lui non plus la logique financière à l’œuvre, puisque ces orientations économiques, bien que revendiquant la fermeture des frontières et la préférence nationale, ne remettent aucunement en cause le capitalisme dont il est lui aussi issu… Mais là n’est pas la question.
Aussi, c’est avec un grand plaisir que j’ai découvert aujourd’hui la lettre de "Sidné93" à Pierre Laurent. Ce qu’il dit pour la région parisienne vaut tout autant pour la province, et l’on peut appliquer sa critique à l’ensemble des communistes du pays qui auraient la faiblesse (pour moi, c’en est une) de se commettre avec un parti qu’ils ont hier agoni d’attaques. C’est proprement incohérent intellectuellement, mais pas seulement : très concrètement aussi, comme vous le verrez ci-dessous. Car soit on recherche une gestion alternative des affaires économiques qui réponde à nos préoccupations humanistes et écologistes, que ce soit nationalement ou localement, soit on poursuit une autre logique comme celle que met en œuvre actuellement ce gouvernement, et que je condamne, qui voit à l’œuvre des errements comme l’ANI, le TSCG, le refus de décriminaliser l’action syndicale, le recul social constitué par la réforme des retraites, ou la persistance à stigmatiser certaines catégories de populations comme le fait Valls avec les roms, qui n’a pas eu une action différente de ces propos quand il était encore maire d’une certaine commune de la région parisienne, justement.
Et quand on est dans la compromission, on ne saurait l’être uniquement pour les profits, mais également pour les pertes… de crédibilité, de rigueur morale, de probité, et de respect de l’humain, d’abord. Tout les reste est paroles, qui s’envolent. Mes écrits restent, et vous le reprocheront encore longtemps… La cause du peuple est-elle encore la vôtre ? Prouvez-le ! Et s’il vous plait, ailleurs que sur la scène électorale… que les spectateurs désertent de plus en plus massivement. Pourquoi pensez-vous ?