Cyril Pariaud dans l’éternité de l’instant

Photo : Cyril Pariaud / Portraits de rencontres, 2013

Photographe, il expose dans le cadre de la Semaine Bleue 12 portraits qui font vibrer les liens entre générations

Cyril Pariaud expose à l’occasion de la « Semaine Bleue » dédiée aux Séniors une douzaine de portraits noir et blanc qui mettent en lumière la qualité des liens entre générations et le plaisir de vivre ensemble. L’émotion est là, flagrante. Les photographies saisissantes d’humanité. Il y a cette grand-mère dont le visage couvert de baisers par ses petits enfants est envahi de bonheur ou cet instant magique pris à la volée d’une enfant blottie dans les bras de son grand-père, le regard lui aussi illuminé de bonheur. Cyril Pariaud a réussit son pari : suspendre le temps et figer l’éternité de l’instant. Le bonheur ne s’invente pas, il est souvent insaisissable. Mais Cyril Pariaud semble avoir le déclencheur placé côté cœur. Il a imaginé cette série de portraits au printemps dernier. C’était lors d’une soirée intergénérationnelle organisée par la maison de quartier du centre-ville. Autour d’une soupe au pistou. Presque en famille. « C’est un contexte qui favorise la prise de vues, les gens étaient naturels et ne se forçaient pas, c’est ce que j’ai aimé, raconte Cyril Pariaud. Les gens avaient plaisir à être ensemble et c’est ce que j’ai essayé très modestement de capter avec cette série de portraits. Ce projet fait écho à tout ce qu’on porte à Aubagne en termes de vivre ensemble ».

Ces portraits sont d’abord des rencontres : « Fondamentalement j’aime les gens et je crois qu’ils le sentent », confie le photographe qui n’envisage pas son travail sans construire une relation avec son sujet photographique. L’appareil photo devient alors l’interface de cette relation. « Nous aurions pu tout aussi bien aller boire un coup ensemble. C’est en tout cas comme cela que je l’ai vécu », résume t-il.

Photo : Cyril Pariaud, autoportrait / Bong Project

Dans la même veine de cette exposition, Cyril Pariaud poursuit son projet baptisé « The Bong Project » dans lequel il met en scène des anonymes et un haut-parleur qui est la voix imperceptible sur l’image. Dans un monde qui tend vers l’individualisme, ses images interpellent : Écoute t-on encore les gens ? Parviennent-ils à se faire entendre ? Qu’ont-ils envie de dire à travers l’image ? Là aussi, le post-traitement de l’image joue un rôle essentiel, le photographe se réservant le droit d’interpréter un cliché afin d’en dégager une atmosphère par le biais de la retouche logicielle tout en évitant d’en dénaturer le sens.

The Bong Project connaîtra en décembre un prolongement inédit dans le cadre des 3èmes rencontres arts et handicap « La Main dans la Chapeau ». Cyril Pariaud travaille actuellement sur une nouvelle série de portraits avec des personnes en situation de handicap. Le projet jouira de la complicité de Gilles Bois et des élèves de l’atelier slam de La Distillerie qui prêteront leurs voix à ces images. « On reste dans l’humain », dit le photographe. C’est le dénominateur commun à l’ensemble des ses travaux.

Thierry Gil

Exposition du 15 octobre au 7 novembre 2013 à la Résidence des Personnes Âgées « Les Taraïettes ». Vernissage mardi 15 octobre à 11h. Renseignements au 04 42 18 19 05.

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