Louis Ville surveille le monde de son promontoire

Publié le 11 octobre 2013 par Bmgeneve

Une voix de caverne, d’ours en hibernation qui chuchote des mises en garde voilées.

Une chanson improbable qui fait penser à Arno, mais de la famille des Marcel Kanche et des Richard Desjardins : une chanson libérée des convenances humaines et des contingences  commerciales.

Une chanson libre comme la bête qui a fait sa tanière dans une anfractuosité de roche inaccessible et qui surveille le monde depuis son promontoire.

Une chanson entre caresse et coup de poêle à frire. Une chanson qui dépèce ses sujets comme le loup fouissant de son museau dans la gorge béante de sa victime : avec lenteur et douceur, les yeux mi-clos.

Un accompagnement d’orchestre en forme de tapis de feuilles mortes rassemblés sous le corps lourd de l’ours endormi.

Méfiez-vous des salles obscures de Louis Ville ; on y projette de drôles de Cinémas.

Paul Kristof

VILLE, Louis. Cinémas (Badabing, 2011)   Disponibilité


Classé dans:Chanson française, Coups de coeur