Le sauvage que l'homme retire à la Nature se retrouve dans la bestialité de la civilisation

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Nous ne défendons pas la Nature, nous sommes la Nature qui se défend.

Ce texte est une suite à la note : Grande manif d'éleveurs en colère 

A Saint-Martin-Vésubie, on me demande de signaler que le texte de la note précédente est de la Buvette et de personne d'autre. Visiblement, l'échec de cette manifestation laisse un goût amer. C'était pourtant marqué: photos de FB. Photos on vous dit, pas le texte! Certains esprits échauffés chercheraient sur place la moindre excuse pour passer à l'action, casser du bois ou de l'intello, malgré plus de 90 gendarmes! 

Nous ne sommes pas en cage

Sans pastorâleurs, la montagne vivra bien, très bien, comme elle l'a fait avant l'arrivée des moutons. La forêt gagne partout où le pastoralisme recule et elle à son charme, sa vie, son intérêt, ses usages, sa diversité.

Il y a presque 2 Millions d'ovins en Midi-Pyrénées, 850.000 en région PACA, 8 millions en France. La consommation d'agneau dégringole, les jeunes n'aiment pas, "la viande d'agneau, ça pue". De plus l'agneau de Nouvelle-Zélande (ou irlandais), produit presque sans frais et avantagé par les facilités douanières du "Rainbow-warrior" arrivera toujours à des prix défiants toute concurrence. L'ovin n'est pas une espèce menacée, ni mondialement, ni en France ou même dans les départements où il n'y a ni loups, ni ours, ni lynx, ni vautours, ni marmottes, ni phoques, ni que sais-je encore, le pastoralisme est en crise.


Et cette crise est structurelle! Il n'y a qu'à voir les comptes et bilan annuels de la filière ovine. Les prédateurs n'y sont pour rien! Il faut supprimer l'assistanat(*), les subsides, "pastoraloup" et les autres compromissions et arrêter d'acheter des produits ou services (viandes, fromages, nuitées) aux éleveurs qui ne respectent pas la nature et refusent de partager le territoire. Si le pastoralisme perd une partie de ses acteurs (comme il le fait chaque année) dans les zones les plus difficiles, il ne s'arrêtera pas pour autant. Il y aura toujours des centaines de milliers de moutons, des alpages, des estives et la biodiversité de ces millieux ne disparaîtra pas avec ceux qui gueulent le plus fort.

Les aides éventuelles doivent devenir conditionnelles! Les dédommagements devraient être pris en charge par des contrats d'assurances, comme pour tous les risques pour chacun des français, vous, moi. Le pastoralisme est assisté et ne tiens absolument pas compte des exigences de la société. Les français veulent garder du sauvage, une nature, des espèces clefs de voute, des prédateurs! Ils veulent que leurs enfants continuent à vivre dans un pays capable de respecter la Nature, sa nature, mettre fin au déclin de la biodiversité actuel.

Le pastoralisme vit en vase clos, dissimulant une activité déficitaire chronique derrière de fausses traditions touristiquo-folklorique (fête de la transhumance, fête de la côtelette...) où des touristes citadins s'extasient devant la folklorique tonte des moutons et le travail impressionant des chiens (qui descendent des loups et sélectionnés pour garder ou protéger les troupeaux), tout en faisant attention à ne pas mettre de crottes sur leurs souliers vernis ou du suint sur leurs vêtements avant de retourner manger de la tartiflette ou de la garbure dans le gîte loué à un éleveur pluri-actif local.

Le vase est perçé de toute part. Les françois doivent le remplir en continu, tout en se faisant injurier par ceux qui en profitent, éleveurs et politiciens locaux, comme dans un puit sans fond, en pure perte. Ca suffit! Il faut maintenant dire NON à la montagne moutonnière qui avec les écobuages, les tondeuses à pattes surpaturant et les comportements anti-nature des éleveurs, détruit la Nature qui nous reste.

Comme le dit bien Christian Bacqué dans un commentaire à la Buvette : "Le sauvage que l'homme retire à la Nature se retrouve ensuite dans la bestialité de la civilisation". Violences, menaces, intimidations, non respect des lois, remise en cause des jugements quand ceux-çi leur sont défavorables, communautarisation des amendes. Est-ce un modèle de comportement, de société? Le pastoralisme est malade, solidaire dans sa déchéance, mais en soins intensifs, presque en phase terminale. D'accord pour soutenir ceux qui acceptent le pact demandé par la société, mais plus les autres.

Baudouin de MENTEN

(*) Le terme d’assistanat désigne péjorativement un système de redistribution des richesses ou de solidarité, dont les effets pervers ruinent la fonction. Ce terme est utilisé principalement dans le discours politique libéral, souvent à droite. (Wikipédia) Voilà qui devrait être compréhensible dans une profession majoritairement à droite, et parfois encore plus (Quelle différence entre UMP et FN aujourd'hui?)