Pourquoi Astérix chez les Pictes ne doit pas décevoir

Par Bande Dessinée Info

Après huit ans d’absence, Astérix revient en librairies le 24 octobre prochain. Prenant la suite du controversé Le Ciel lui tombe sur la tête, Astérix chez les Pictes se doit de ne pas décevoir les attentes multiples des fans, des libraires et de l’éditeur. Revue de détails.

On le sait, le lecteur est parfois pétri de contradictions. Avide de nouveauté et de surprises, il n’hésite pourtant pas à clamer haut et fort son indignation lorsque son personnage fétiche change un tantinet ses habitudes. Le précédent album en date a d’ailleurs suscité un beau tollé. Une petite frange de lecteurs, qui reprochent tout et son contraire à Albert Uderzo depuis sa reprise des scénarios du petit gaulois, a eu beau jeu de critiquer la présence d’extra-terrestres, de super-héros et d’envahisseurs aux yeux bridés. La polémique, reprise et amplifiée par quelques critiques influents, avait presque enterré la série Astérix, pour un album qu’il faut pourtant davantage considérer comme une histoire parallèle : à l’instar d’Hergé dans Vol 714 pour Sydney, Albert Uderzo avait pris soin de faire oublier à ses personnages toutes les péripéties vécues dans cette aventure.

Retour aux sources, ce sera un Astérix on ne peut plus classique qui débarque en librairies avec Astérix chez les Pictes. Un nouveau voyage, cette fois-ci en terre écossaises, avec ses clichés tournés en dérision, ses noms propres à tiroirs et des péripéties peut-être prévisibles, mais que l’on espère jubilatoires. De côté-là, le lecteur se retrouvera, lui, en terrain connu.

On pourra compter sur le scénariste Jean-Yves Ferri, 54 ans au compteur (le même âge qu’Astérix !). Son humour pince-sans-rire (certains diront typiquement anglais) a déjà fait ses preuves dans Aimé Lacapelle et De Gaulle à la plage, ce même type humour que maniait avec dextérité et à propos René Goscinny, capable de créer plusieurs niveaux de lecture. Et Didier Conrad, 54 ans lui aussi, a déjà démontré par le passé ses capacités d’adaptation, aussi à l’aise dans le dessin cartoony que dans la pseudo ligne claire. Tout en développant une oeuvre personnelle, on lui doit déjà les convaincantes reprises graphiques d’André Franquin (Marsupilami) et de l’univers de Morris (Kid Lucky). Les quelques rares images que les éditions Albert René ont diffusées ne sont peut-être pas du "pur Uderzo", mais le tout reste cependant bien honorable.

Dans son principe, l’album est convainquant, et les nombreuses précommandes sur les sites de vente (deux semaines avant sa parution, il apparaît en première place au classement des ventes Amazon) sont très encourageantes. Il ne reste plus qu’à attendre le 24 octobre pour le verdict final. Tiendrez-vous jusque là ?