Une de mes filles a choisi cette année d’organiser un sleep over plutôt qu’une traditionnelle birthday party. Sur le moment, j’avais pensé bêtement que c’était une bonne idée…le nom est trompeur, je croyais qu’il s’agissait simplement d’inviter quelque copines à venir dormir à la maison. Suis-je naïve!
Évidemment, on ne leur a pas demander de venir juste pour dormir, il fallait bien les nourrir avant. Première erreur, puisque le repas du soir ici se fait en rentrant de l’école, donc en pleine après-midi pour des français, ce qui rajoute de nombreuses heures aux réjouissances. Et impossible de parquer le troupeau, euh de coucher ces charmantes enfants à 5 heures de l’après midi. Il a donc fallu organiser des jeux. De filles. De sleep over. De filles….je me répète, mais j’ai encore du mal à m’en remettre. Nous avons passé plusieurs heures à coiffer ces demoiselles ( malgré les attaques verbales, je n’ai pas cedé, personne ne touche au maquillage), déguiser la chatte, admirer le bébé, essayer d’embêter les deux grands, danser, chanter…si je rencontre Simon Cowell un jour, je le mords. Grâce à ces émissions à la c… ( c’est arrivé en France aussi, je crois, le truc de chants avec candidats et jurys tous plus horripilants les uns que les autres), les pré ados anglaises se prennent toutes pour un croisement entre une barbie et un des hippopotames danseurs dans Fantasia et compensent leur voix de crécelles par le volume de leur cris. Ce fut un supplice.
Pour se remettre de ces émotions artistiques, nous avons goûté. A l’heure du dîner cette fois. Revigorées par tout ce sucre, les filles étaient parties pour une nouvelle chorégraphie. J’ai réussit à les convaincre de jouer plus calmement au grand classique des sleep over : truth or dare. La vérité ou un gage. En tant qu’arbitre, j’ai pu assister à la chose , après avoir promis de ne répéter aucun secret à leurs parents, j’en ai appris de belles sur leur pire mensonge, leur plus grosse bêtise ( je ne citerai personne, mais ce n’est pas le chien qui a mangé la tapisserie….) et leur crush, c’est à dire leurs amourettes. Et ça m’a permis de suggérer des gages utiles, comme sortir les poubelles, ou vider le lave vaisselle. Il n’y a pas de raison, il fait bien des compensations.
Il a fallut ensuite installer les sacs de couchages, brosser les dents, enfiler les pyjamas et sortir les nounours. Soudain les pré-ados qui voulaient se maquiller se sont retrouvées en pyjamas roses à chatons, doudous sous le bras. Prêtes pour le deuxième goûter, devant un film. Finalement, à 11 heures du soir, elles ont consenti à se coucher. Ce qui nous a permis de continuer la soirée avec un nouveau jeu: rattraper les gamines dans l’escalier avant qu’elles n’atteignent la cuisine et réveillent nos autres enfants, surtout le bébé. ( les garçons ont passé l’ensemble des festivités cloîtrés dans leurs chambres, devant leurs ordinateurs, en grommelant des menaces d’où il ressortait que ça allait se payer!). Apparemment, un sleep over digne de ce nom comprend un minight feast, un festin de minuit. Troisième goûter, à 1 heure du mat. J’en ris encore.
Je ne sais plus qui s’est écroulé en premier, les deux adultes complètement dépassés par les événements ou les gamines en folie, mais il y a eu quelques heures de calme avant le biberon de 5 heures. Ça a beaucoup plus à ses demoiselles qui se sont toutes levées pour assister au petit déjeuner du bébé. Et qui ont ensuite voulu prendre le leur bien sur….j’avais demandé aux parents de venir les chercher à 9 heures….l’attente fut longue.
Mais le principal, c’est que ma fille était ravie, sa sœur aussi, et cela a donné des idées à leurs copines. Samedi prochain, les deux filles sont invitées à un anniversaire, un sleep over! Je me joins à leurs frères, leur père et la chatte pour dire : youpi, ça nous promet un week end calme!