Lundi dernier, Yves Calvi, animateur-ventriloque d’une orthodoxie économique et politique totalitaire, patibulaire mais sĂťr de lui - assurance de celui qui sait qu’il ne peut décidément rien lui arriver de fâcheux -, et l’émission « Mots croisés » consacrée à la percée du Front national, émission-podcast par excellence, souris-zapping d'une main, fourchette de l’autre, entre midi et deux, la poire et le fromage, – en effet, qui peut bien avoir envie de sacrifier une soirée à ce programme ? -, auront mis en scène, en direct sur France 2 et très certainement par inadvertance, la déconfiture de l'UMP et du PS face à un FN imperturbable, avec un Malek Boutih venu faire de la retape pour son parti qui l’aura envoyé au casse pipe (ses interventions - la suivante encore plus inepte que la précédente -, auront permis au FN de prendre 5 points supplémentaires de popularité, n’en doutons pas un seul instant !) en bouc-émissaire tout désigné (de par ses origines) face aux leçons de morale politique d’Edwy Plenel, le repenti du journal Le Monde, aujourd’hui VRP de Mediapart, un Edwy Plenel grandiloquent et bonimenteur (comme quoi on ne peut pas cacher longtemps d’où l’on vient) ou bien amnésique (Alzheimer Plenel ?) car, en effet, c’est bel et bien Mediapart qui a refusé de recevoir MLP (la fille de le Pen) lors de la dernière élection présidentielle‌
Un PS qui, et ça vaut la peine d’être précisé, aura mis plus de 25 ans à trouver à ce Malek Boutih un poste de député, ou bien plutôt‌ à accepter qu'il le soit ; un PS qui n'a jamais eu la moindre considération pour tous les Malek Boutih de France et de Navarre... sinon du mépris comme pour cette petite gourde nommée Najat Vallaud-Belkacem petite ministre des Droits des femmes et porte-parole mezzo voce du gouvernement Ayrault, championne toutes catégories d'une bien-pensance idiote et puérile, et qui, une fois la présidence Hollande renvoyée dans les poubelles de l’histoire sans majuscule, prendra très vite le chemin du parlement européen, là où nichent tous les has-been de la politique et ceux pour lesquels « ça n’est jamais arrivé », tous en mal de revenus, salaires et indemnités en milliers d’euros non imposables en grande partie et plan de retraite doré. Il est vrai que tout le monde ne peut pas être sénatrice à 40 ans, telle une Dominique Voynet‌ écolo à ses heures perdues, longtemps cumularde, maire et sénatrice.
Par ici la maille ! On prend ! On amasse ! Des milliers d’euros par mois, là encore, pour une partie non négligeable : non taxable.
N'empêche, Malek Boutih, colla-beur comme c’est pas permis – en comparaison, le comique-troupier Jamel Debbouze fait figure de rebelle -, longtemps salarié de Skyrock faute de mieux (profil de l’audience de cette radio : les 12-16 ans – mais alors, que vive la gauche gouvernementale, révolutionnaire et juvénile ! – manque plus que la capuche d’un Besancenot !) se démènera comme un diable même si, face à Plenel, la glotte lourde, le sourire figé, il restera muet.
On pourra là, et sans difficulté, être les témoins de ce que les « Humiliés » doivent gravir comme pente pour se hisser à la hauteur de ce qui est attendu d’eux en retour s’ils veulent continuer de finir les plats et de ramasser les quelques miettes de ceux qui, invités VIP, se sont déjà amplement servis : les héritiers et autres rentiers qui appartiennent à ce qu’il est maintenant convenu d’appeler la caste médiatico-politico- économique.
« Oh hisse ! Oh hisse ! » Le pauvre Malik Boutih n’en finira pas de ramer et de brasser du vent, plus souvent courant d’air, occupé à rembourser la dette contractée auprès de ses créanciers, toute la soirée durant, entre deux références incontournables, véritable passeport auprès de la caste sus-nommée - le génocide juif et le nazisme (Primo Lévi et Hitler) -, égratignant au passage les classes populaires soupçonnées de tous les maux – fascisme et racisme -, ignorant le fait, et c’est un comble venant de la gauche, que ces mêmes classes populaires ont tout simplement besoin, non pas de haĂŻr les immigrés dont elles auront tôt fait de se désintéresser, mais bien de protections puisque cela n’aura échappé à personne‌ dans la guerre mondiale contre les salaires et les droits sociaux, ces classes sont en première ligne depuis trente ans ; protections levées par un PS à la sauce Mitterrand en 1983 ; parti qui les a abandonnées dans la jungle néo-libérale, et contrairement au conte, le petit Poucet n'y retrouvera jamais son chemin.
Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche, autre invitée de ce programme sans queue ni tête, nous confirmera ce que l’on soupçonnait déjà : Mélenchon est bien l'arbre qui cache la forêt, à savoir‌ l’absence au Parti de gauche d’un personnel militant charismatique, à la tête bien faite, à qui on ne l’a fait pas, doué pour la communication télévisuelle entre autres médias, capable de prendre la parole et de retenir l'attention du téléspectateur. Ce qui augure mal de l’avenir de ce parti et du front auquel il appartient.
Que l’on se console néanmoins‌ car, « Mots croisés » aura ce soir-là permis de démasquer un Dominique Reynié aussi objectif et scientifiquement rigoureux qu'un militant UMP. Reste à espérer que le thinktank Fondapol qu'il dirige ne se nourrit pas de subventions publiques ; dans le cas contraire, il faudra y regarder de plus près avant d’y remédier dans les plus brefs délais.
On renverra donc ce Reynié à son activité d'enseignant à faire la leçon aux élèves de Science Po déjà malléables à merci en attendant de l’être mais‌ corvéables cette fois-ci‌ nos élites médiatiques de demain. Mais... le croirez-vous ?
Tel enseignant, tel élève.
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Pour revenir à notre sujet‌ la déconfiture de l'UMP et du PS face à un FN imperturbable, la dictature d’une mondialisation devant laquelle tous ont baissé les bras depuis trente ans et plus, leur a décidément tout pris même si elle leur a laissé des postes grassement rémunérés pour l’exercice d’un pouvoir de façade et de galeries souterraines. Muets, aphones et tout nus : à poil ils sont ! Pareille à une pierre tombale, la soumission à cette mondialisation leur a soufflé d’un coup d’un seul la parole ; et le piège s’est refermé sur eux : aux oubliettes l’UMP et le PS ! Car force est de constater que ces deux partis dits de gouvernement n’ont plus rien à opposer à une sortie éventuelle de l’euro, pour ne rien dire d’une sortie de l’UE ; rien non plus sur un éventuel bras de fer avec l’Allemagne ; pas davantage‌ à propos du refus des diktats d’une commission européenne qui n’est qu’un instrument supplémentaire d’une mondialisation sans honneur ni justice ; rien sur le fait de tenir tête à la dictature des marchés ; rien sur le rétablissement de protections aux frontières de l’Europe ; rien sur une sortie de l'Otan et un retour à une politique étrangère indépendante ; rien sur les dangers de l’ouverture des négociations entre l'Union européenne et les États-Unis en vue de la conclusion d'un partenariat transatlantique ; rien contre le dumping salarial intra et extra européen de multinationales de la traite des salariés sur le marché mondial du travail‌
Depuis trente ans, le PS et l’UMP se sont retirés de l’économie et de la politique. Demain, ils ne gèreront pas davantage les ambitions d’un FN omniprésent car, hors jeu ils sont ! Sur cette question-là et sur toutes les autres ; et c’est le capitalisme financier qui s’en chargera comme il a su admirablement le faire au cours des années 20 (du siècle précédent) jusqu'aux années 40 : à ce sujet, souvenons-nous des analyses prémonitoires de Marx et de Lénine tout en nous reportant à cette historienne qu’est Lacroix-Riz : la défaite programmée et la guerre des salaires (à propos de la même période historique années 20-40) :
http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/05/29...
ainsi que...
http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/05/20...
Autre thèse, voire‌ antithèse, l’ouvrage de Francis Delaisi sur le formidable sursaut économique allemand et son financement.
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