C’est un dossier brûlant depuis quelques semaines en Angleterre. La Premier League ne compte pas assez d’Anglais dans ses rangs, et cherche des solutions.
32,26%. Voici la part d’Anglais ayant joué en Premier League cette saison, soit moins d’un tiers des joueurs qui ont foulé les pelouses anglaises. C’est là où le bat blesse. Les joueurs anglais s’exportent trop et sont moins utilisés par les managers de Premier League. En 2007/2008, ils étaient 35,43% d’Anglais à avoir joué en Premier League. À présent chaque saison, le chiffre baisse.
Une commission pour trouver des solutions
En Angleterre, une commission a même été créée pour trouver les bonnes solutions afin d’augmenter considérablement le nombre de joueurs anglais en Premier League. Dans leurs projets, l’envie d’obliger les coachs à aligner au moins 5 joueurs anglais au coup d’envoi des rencontres de championnat. À titre de comparaison, la Liga comporte aujourd’hui 59,4% d’Espagnols, la Ligue 1 51,1% de Français, tandis que la Bundesliga accueille 50% d’Allemands. Pour la Premier League, même en ajoutant les Écossais (3,27%), les Gallois (3,17%) et les Nord-Irlandais (0,93%), le chiffre ne monte qu’à 39,64%. Un constat qui ne rassure pas Alan Shearer : « Les temps sont durs pour le football anglais. À l’heure actuelle, tout le monde est conscient que le football anglais n’est pas en aussi bonne santé qu’il devrait être, et je crains que tout cela va prendre du temps » se désole l’ancien capitaine des Three Lions.
Un problème de prix et de qualité ?
Pour Alan Shearer, le problème pourrait venir du prix des joueurs anglais : « Les joueurs étrangers sont beaucoup moins chers que les joueurs britanniques. » Arsène Wenger, lui, avoue qu’il privilégie largement la qualité à l’origine du joueur, même s’il se sent concerné par ce problème : « Il n’y a que deux façons dont vous pouvez voir les choses. Vous avez la possibilité de faire venir les meilleurs joueurs du monde en Angleterre. Alors prenons les et observons leurs qualités, puis essayons de produire des joueurs qui ont ces mêmes qualités. Ou alors vous vous dites, nous allons protéger nos joueurs, garder les bons joueurs et ne jouer qu’avec des joueurs anglais… Nous vivons dans un monde global, ouvert. La vraie question pour le football anglais est de savoir si elle peut produire les joueurs avec la qualité requise. » Impossible de contredire l’entraîneur français, quand on voit ce qu’a donné le Français Thierry Henry (entre autres) à son club, ou, aujourd’hui, la nouvelle star de Premier League Mesut Özil, Allemand.
La Premier League travaille tout de même sur le formation de joueurs anglais et y met les moyens. Les jeunes Daniel Sturridge (Liverpool), Danny Welbeck (Manchester United), Ross Barkley (Everton) et Ravel Morrison (West Ham) en forme olympique en ce début de saison, en sont les plus beaux porte paroles.