Alors que les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont fréquents dans les pays occidentaux, en particulier chez les filles et les jeunes femmes, avec une incidence estimée, au cours de la vie, à 5 à 10%, l’équipe du Dr Milla Linna de l’Université de Helsinki a suivi durant 15 ans la santé reproductive de plus de 11.000 femmes, dont 2.257 traitées pour TCA. Les femmes avec et sans troubles ont été appariées pour l’analyse en fonction de leur âge. Les résultats font apparaître que,
· la probabilité d’interruption de grossesse est plus du double chez les femmes boulimiques que chez les femmes témoins du même âge,
· la probabilité de fausse couche est plus du triple en cas d’hyperphagie boulimique (BED),
· le risque de fausse couche s’élève à plus de 50% chez ces femmes atteintes d’hyperphagie boulimique.
La détection suffisamment précoce des TCA au moment de la conception, des soins efficaces et un suivi rapproché apparaissent donc essentiels dans la prévention des troubles de la reproduction chez ces femmes atteintes de TCA, conclut le Dr Milla. Si l’étude ne fournit pas d’explication pour ces problèmes de santé de la reproduction, elle suggère qu’ils sont attribuables, au moins partiellement au TCA. L’insuffisance pondérale et l’obésité sont déjà reconnues comme des facteurs de risque accru d’infertilité et les troubles alimentaires, de risque de fausse couche. Par ailleurs, les TCA vont fréquemment entraîner des irrégularités menstruelles ou l’aménorrhée, ce qui peut faire négliger la contraception et, finalement, favoriser les grossesses non désirées. Une étude est toujours en cours pour suivre l’évolution des grossesses et des accouchements de femmes diagnostiquées avec TCA.
Source: International Journal of Eating Disorders 1 SEP 2013 DOI: 10.1002/eat.22179 Reproductive health outcomes in eating disorders