Il y a des jours où ton célibat et ta solitude te reviennent violemment au visage comme une bonne grosse claque. Les jours où tu es malade et que tu te rends compte que tu ne peux spontanément te tourner vers personne pour un peu de réconfort et de soutien. Tu as bien des amis, mais tu n’as pas envie de les déranger, va bien falloir te rainer toute seule comme une grande jusqu’à la pharmacie la plus proche. Et puis ce n’est pas eux non plus qui vont te proposer une bonne soupe bien chaude le soir, te proposer un deuxième oreiller pour que tu soies mieux installée ni te demander gentiment comment ça va et te sourire malgré ta tête pâle à faire peur, tes cheveux hirsutes, tes yeux rouges et la montagne de mouchoirs qui s’accumule partout à ta suite… Tu irais bien aussi te faire chouchouter chez tes parents, redevenir une enfant le temps d’un week-end. Mais ils sont trop loin pour que tu puisses aller passer la journée sur leur banquette à regarder des téléfilms débiles avec ta petite maman chérie.
Bref te chopper une angine-laryngite qui dérive en otite-trachéite c’est déjà pas la joie, t’as mal partout, t’es fatiguée et irritable tu n’as qu’une seule envie : geindre et râler ! Mais quand en plus ces fichus virus te coupent du monde et de toute vie sociale ça devient vraiment pénible ! Donc là tu pries le Dieu des globules blancs et de la bonne santé de vite te remettre sur pieds, histoire de récupérer toutes tes facultés de mouvement et tes cordes vocales pour ne plus te sentir aussi seule. (Les chats c’est bien, c’est câlins, mais ça ne te fait pas tes courses quand tu es pétrie de courbatures fiévreuses et le net aussi c’est bien, ça occupe, mais ça ne parle pas beaucoup et c’est un peu froid comme lien social…)
Sur ce, je retourne me gober un cachet à la propolis pour la gorge et me faire un shoot nasal pour dégager mes sinus. Avec un peu de chance, tout cela sera vite fini. N’est-ce pas cher système immunitaire d’amour que tu me réaliser une chouette petite guérison miraculeuse ?