"Un incident amusant se produisit lors de [son] dernier séjour familial. Il avait été invité à se rendre chez une de ses soeurs, à Lévignac, pour participer, comme invité d'honneur, à l'inauguration du monument aux morts. Dans le train, une clameur s'élève. Lui, d'abord absorbé dans la prière du bréviaire, n'y prête pas attention, mais le bruit gagne en violence et il comprend soudain qu'il est la cible de ces vociférations :
"Planqués, ces curés, ils sont tous pareils, pendant que les autres se faisaient casser la gueule !"
Très calmement, le père Bourjade vient trouver l'énèrgumène, ouvre son manteau et fait apparaître sa Légion d'honneur, sa Croix de guerre au ruban interminable tant les palmes y sont nombreuses, et d'autres décorations encore, et il lui adresse ces quelques mots : "Je n'ai pas l'impression, monsieur que c'est dans un presbytère de l'arrière que j'ai déniché ces objets. Je peux vous citer bien des noms de prêtres qui comme moi ont fait leur devoir, mais où étiez-vous donc pour ne pas les avoir rencontré ? Je suis très étonné, si vraiment vous aviez combattu avec les poilus que vous n'en ayez pas vu autour de vous !"
L'individu, qui s'entraînait en vue de futures campagnes électorales, disparut, honteux, au premier arrêt, sous les regards amusés des témoins de la scène."
Ardent missionnaire dont Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face a été le modèle et la protectrice, le père Bourjade meurt en Papouasie le 22 octobre 1924.