Avec : Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, Karen Black, Chris Hardwick, Erin Daniels, Jennifer Jostyn, Rainn Wilson, Matthew McGrory, Robert Allen Mukes, Dennis Fimple, Harrison Young...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 29.
Date de sortie : 15 février 2007 (direct to dvd).
Synopsis : Deux jeunes couples se lancent à la recherche du docteur Satan, une légende locale. Surpris par un terrible orage, ils se réfugient dans une mystérieuse demeure où réside une famille pour le moins étrange. Celle-ci se compose de membres adeptes du cannibalisme et de rites sataniques. Le cauchemar peut commencer...
Bande annonce française
"C'est vrai ce qu'on raconte. Le père Fouettard existe et tu l'as trouvé."
C'est tout naturellement avec "La maison des 1000 morts" que j'ai voulu commencer mon cycle consacré à Rob Zombie. Je me souviens que lors de sa sortie en dvd, j'avais déjà voulu laisser une chance à ce film mais malheureusement, je ne devais pas être en condition (l'heure tardive et la fatigue n'aidant pas) et je me suis endormi devant au bout d'un quart d'heure. C'et donc avec une vraie volonté de laisser sa chance à ce film que j'ai réitéré l'expérience en prenant bien soin cette fois ci d'être un minimum en forme.
Et j'ai plutôt bien fait de lui laisser sa chance car sans le trouver exceptionnel, je peux quand même dire que j'ai passé un bon moment et que j'ai trouvé ce film assez intéressant. Pourtant, le scénario écrit par Rob Zombie (qui tout comme John Carpenter à qui je dédie un cycle en ce moment aime bien cumuler les casquettes) est quand même un sacré trip. D'ailleurs, j'ai l'intime conviction que je suis passé à côté de plein de chose vis à vis de ce film qui m'as empêché de le voir comme son auteur mais pourtant, je me suis laissé prêté au jeu.
Alors oui, j'ai pas compris tout les délires mais j'ai trouvé le résultat assez fun malgré tout. Possédant quelques références au cinéma des années 70 (avec aussi de célèbres tueurs ayant existé comme Ed Gein... seul le Docteur Satan étant une invention), en visionnant ce long métrage je n'ai pas pu m'empêcher de penser à "Massacre à la tronçonneuse", hommage assumé (comme la scène avec le costume fait avec une victime) mais totalement jouissif qui nous plonge en plein cœur de la campagne américaine. L'histoire possède son lot de clichés et de caricatures mais l'ensemble nous propose une histoire grand guignolesque haute en couleur que j'ai trouvé fort appréciable même si je n'ai pas adhéré à tout (c'est pas de ma faute, j'aime quand on m'explique clairement les choses).
Quoiqu'il en soit, avec son introduction et son carnage haut en couleur, j'ai eu la sensation de me trouver dans un train fantôme cinématographique assez plaisant. Bien que très sanglant, le film abuse tellement de sa violence qu'il réussit à la dédramatisé à mes yeux. Attention, je ne dis pas que le film deviens gentillet (bien au contraire ça reste très violent), mais dans sa surenchère, il réussit à rester divertissant (pour peu qu'on apprécie ce genre de film bien sûr) dans son côté gore qui peut en rebuter plus d'un j'en ai bien conscience.
Côté casting, je suis mi figue mi raisin. Pour commencer avec mes déceptions, je parlerais surtout de cette jeune bande de débile qui vient se perdre dans cette campagne. Accentuant leur stupidité, si j'ai trouvé intéressant qu'on joue avec les codes du genre (ils sont stupides, hautain et on connait par avance leur sort mais c'est là encore assumé), j'ai malheureusement eu du coup peu d'empathie pour eux au point de même les trouver peu convaincant. C'est ainsi le cas de Rainn Wilson en Bill Hudley qui semblait s'être tromper de film. Même chose pour Chris Hardwick en Jerry Goldsmith. Je n'ai rarement vu des "chefs de bande" aussi peu charismatique et aussi transparent à l'écran.
Il n'arrive vraiment jamais à exister et il ne sont pas non plus aider par leur compagne, Erin Daniels en Denise Willis ou encore Jennifer Jostyn dans la peau de Mary Knowles même si je reconnais que cette dernière réussie cependant un peu mieux à tirer son épingle du jeu. Faire valoir de ses psychopathes, ils sont surtout là pour la boucherie. On ne leur en demande pas plus, du coup il font le job mais je regrette quand même (même si je pense comprendre les motivations) que cette bande de jeunes n'ait pas été un peu plus devellopé psychologiquement parlant et qu'on en est fait presque que de simples benêts de service.
Mais comme je le disais, tout ne m'as pas déçu dans cette distribution et si les "gentils" sont aussi léger, je pense que c'est justement pour mettre en avant les "méchants", vrais stars de ce long métrage et principal attrait de cette histoire. Car ici, les victimes, on s'en moque un peu. C'est les bourreaux qui nous amuse, c'est les bourreaux qui nous divertissent et c'est aussi pour eux qu'on éprouve le plus d'attachement. C'est en ça que je trouve cette oeuvre assez surprenante malgré ses maladresses, c'est que malgré la cruauté de leurs actes, de leurs paroles, malgré la violence inouïe qu'ils dégagent, c'est à ses personnages haut en couleurs que l'on s'attache.
La sensation est des plus étrange mais même si là encore, le scénario joue avec quelques facilités et ne creuse pas forcément plus loin pour que l'on comprenne bien le pourquoi du comment, c'est cette sensation qui m'a le plus captiver. Et pour ça, on est bien aider par des acteurs qui s'implique totalement dans leurs personnages respectifs à commencer par le mythique Sid Haig qui fait un excellent Capitaine Spaulding. J'ai adoré sa démence, sa folie et le côté clownesque de son personnage qui va à ravir dans cet univers. Très charismatique et possédant les répliques les plus fun, je regrette juste qu'on ne l'ait pas plus exploité se servant surtout de lui pour nous faire rentrer dans ce "train fantôme". Son personnage reste en tout cas excellent et j'ai beaucoup aimé l'interprétation de son comédien.
Autre méchant qui nous en met plein la vue et qui s'impose à l'écran, Sheri Moon Zombie en Baby Firefly qui se livre totalement dans son sujet. Possédé par son personnage, il y à en elle quelque chose de très déstabilisant dans la démence de son rôle qu'elle incarne avec une certaine précision en nous prouvant que dans le petit monde des psychopathes au cinéma, les femmes aussi peuvent avoir leurs mots à dire. On oublie vite d'ailleurs le côté belle plante de l'actrice qui peut nous faire succomber à son charme tout comme nous terrifier en passant de l'un à l'autre avec beaucoup d'aisance dans la folie de son personnage.
J'ai beaucoup aimé aussi Bill Moseley en Otis Driftwood. L'acteur possède un certain charisme qu'il utilise avec beaucoup de précision pour jouer avec l'angoisse que son personnage suscite. Bien sûr, comme l'ensemble des personnages, j'ai pas toujours bien compris où le film voulait qu'on aille, qu'est ce qui motivé ce genre de barbarie mais ce comédien réussi quand même à s'imposer et à ne pas trop nous perdre en cours de route. L'aura terrifiante qu'il dégage est impressionnante et il s'impose très facilement sans qu'on ait à nous le signaler en tant que leader de cette troupe de dégénérés.
Le reste du casting joue dans le même registre avec des gentils assez légers comme Harrisson Youngen Don Willis tandis que les autres méchants ont eux aussi quelques stéréotypes mais sont plus intéressant. C'est le cas par exemple de Karen Black dans le rôle de la mère Firefly même si l'excentricité de son rôle m'as parfois un peu ennuyé. De même, bien qu'un peu en retrait, j'ai bien aimé aussi Dennis Fimple en grand père Hugo Firefly ou encore le jeune fils muet et déformé que j'aurais aimé voir plus exploité également.
La mise en scène aussi m'as un peu surpris. C'est le premier film que je vois de Rob Zombie, je m'étais imaginé une certaine mise en scène mais celle ci ne correspond pas trop à ce à quoi je pensais. D'où peut être une certaine déception de ma part. Si on retrouve bien la folie de cette histoire dans cette réalisation, j'ai trouvé qu'à de nombreux moment, le film faisait penser dans sa photographie et son exploitation de la lumière à un téléfilm bas de gamme comme on peut en voir des dizaines sur la TNT en deuxième partie de soirée.
Avec ses couleurs rouges et bleues pétantes, Rob Zombie utilise un peu trop d'artifices visuels qui font que je n'ai pas toujours accroché. Fort heureusement, tout n'est pas détestable et il utilise aussi d'autres couleurs qui calme un peu cet effet que j'ai pu ressentir pour plus le cadrer avec le côté train fantôme du meurtres que j'apprécie. Quelques plans sont d'ailleurs bien pensés comme cette descente dans la crypte où encore la fameuse visite du musée de Spaulding. Accentué avec un montage vif et l'utilisation d'images en 16 mm, Rob Zombie réussi ainsi à masquer un peu ce que je prends pour des imperfections à mes yeux pour en faire malgré tout un résultat honnête.
Visuellement en tout cas, on sens qu'on est tombés dans un grand foutoir où le cinéaste se lâche totalement. Par moment ça manque quand même un peu de rythme je trouve (peut être aussi à cause du fait que je n'ai pas toujours compris où j'allais) mais la durée du film étant extrêmement courte fait que je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. Les différents costumes et décors hauts en couleurs eux aussi s'accordent aussi très bien avec cette atmosphère de foire combiner à une folie générale. Avec ce trop pleins d'images que le réalisateur nous offre, ça m'aide pas à rester concentrer sur le sujet mais force est de constater que ça correspond à ce qu'on nous raconte.
L'ensemble est également très bien mis en musique avec une bande originale composée par Rob Zombie que j'ai trouvé appréciable. On reconnait là le passé musical de Rob Zombie qui est le leader du groupe de metal "White Zombies" mais en même temps ça marche preuve que cette oeuvre lui correspond vraiment bien. Le choix des différentes musiques m'a semblé pertinente en tout cas et collant parfaitement avec ce que je pouvais voir. Tout comme le film en lui même, il faut aimer le genre je pense pour bien accrocher mais si on se laisse prendre au jeu, ça fonctionne.
Pour résumer, je ne regrette pas du tout d'avoir laissé une seconde chance à "La maison des 1000 morts". Certes le film ne plaira pas à tout le monde et reste assez spéciale avec son trip grand guignolesque mais même si j'ai conscience de ne pas avoir réussi à tout saisir, j'ai trouvé le concept assez original et plaisant. Une sorte de "Massacre à la tronçonneuse" contemporain où cette fois ci, on se moque des victimes pour se mettre uniquement du côté des psychopathes. Des psychopathes très colorés qui m'ont amusé malgré l'extrême violence de leurs actes et une psychologie pas toujours développé malheureusement au profit du divertissement simple. La mise e scène m'as elle aussi parfois gêné, au delà du manque de rythme surtout vers sa fin, mais malgré tout, cette oeuvre m'interpelle suffisamment pour que je ne ferme pas la porte à d'autres visionnages. Ce fut en tout cas une drôle d'expérience pour moi.