La légitimité de Société Générale sur ces sujets ne sera probablement pas évidente pour tout le monde mais il est clair que la banque a un certain intérêt à développer la culture numérique de ses clients, à la fois dans le but de favoriser leur transition vers les canaux de libre service (pour les transactions "basiques") et pour promouvoir des comportements en ligne "sains", en particulier dans le domaine de la sécurité.
La démarche, intégrée dans la campagne "Parlons Vrai" de la banque, se veut indépendante de tout objectif commercial et vise à permettre à chacun de comprendre les transformations qui affectent (ou vont affecter) notre vie quotidienne. Et, alors que les efforts de communication portent souvent vers le grand public, il est intéressant de noter que BNP Paribas et Société Générale réservent une place aux professionnels dans leurs ateliers (et, dans les 2 cas, à propos de e-commerce).
La seconde, plus originale, s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec l'un des pionniers français du "crowdfunding", Ulule. La jeune pousse organise un "Ulule Tour" de France, pour faire découvrir le financement participatif aux consommateurs. Non seulement BNP Paribas lui apporte-t-elle un soutien opérationnel dans cette opération de communication, mais elle accueillera également plusieurs des présentations dans ses "Maisons des Entrepreneurs" et autres "Pôles Innovation".
Petit à petit, les banques commencent à faire évoluer leur relation avec leurs clients. Conscientes de l'apparition de nouveaux modes de consommation, s'appuyant sur les conseils et recommandations de l'entourage étendu au monde "virtuel", elles adoptent une position plus pédagogique et "ouverte" qu'elle ne le faisait jusqu'à maintenant. Dans un registre plus pragmatique, il s'agit aussi pour elles de tenter de regagner ainsi une confiance sérieusement écornée depuis la crise de 2008.
Incidemment, et peut-être inconsciemment, les ateliers des deux établissements dessinent en parallèle, certes encore modestement, une autre vision du rôle de l'agence. D'un lieu dévolu aux transactions et aux échanges avec son conseiller, elle devient un espace de dialogue plus large, où il n'est plus uniquement question des produits et services financiers de la banque. Un premier pas dans la direction prise par Umpqua aux États-Unis ?