Les investisseurs autonomes sont très mal protégés

On aura beau décréter toutes les lois possibles, l’ennemi numéro de l’investisseur ne sera jamais inquiété. Aucune loi ou règle ne le protège contre lui-même. De nombreuses études confirment que la majorité des investisseurs autonomes perdent de l’argent dans quasiment n’importe quel marché.

Plus ils font de transactions, plus ils perdent. Les frais de transactions, les ventes et achats au mauvais moment et l’impôt détruisent le patrimoine de millions d’épargnants. Ces derniers embarquent dans le marché comme si c’était un hobby. Mais, ce passe-temps peut les ruiner le temps d’un clic de souris! Parlez-en aux milliers de ti-counes qui ont acheté vendredi dernier l’action TWTRQ. Ce symbole boursier est relié à Tweeter Home Enternaintement. Une microcapitalisation en faillite depuis 2007. Des spéculateurs deux watts l’ont acheté massivement croyant avoir affaire à TWITTER. Le  populaire réseau social ne doit pourtant pas entrer en bourse avant un mois. Le temps que les autorités de marchés ne stoppent les transactions, l’action est passé de 2 cents à 15 cents. En après-midi l’action avait gagné 1400%. Des milliers de zombies ont suivi la horde d’idiots et ont gaspillé leurs économies sans même lire quoique ce soit sur cette compagnie inactive. Comme il n’y a pas de vaccin contre l’imbécillité, la Security Exchange Commission a fait changer le symbole pour THEGQ.

Après cela, ne croyez-vous pas que les autorités de marchés ne devraient pas FERMER certaines sections des places boursières? Ou encore exiger un bagage minimum à quiconque veut jouer au petit alchimiste avec son REER?

Armes de destructions massives vendues en ligne

La puissante industrie du courtage en ligne est très discrète sur la performance nette de ses clients. Heureusement, des professeurs comme Terrance Odean, en ont fait leur champ d’études. Dans son rapport « Online Investors, Do the slow die first?», Odean parle de l’illusion de la compétence. Chaque investisseur autonome croit dur comme fer être en mesure de battre les principaux indices de marché. La réalité est tout autre. Les négociateurs autodidactes s’appauvrissent en moyenne de -2,8% par année. Même le détenteur d’un fonds indiciel à frais microscopiques trouve le moyen de perdre de l’argent. Sans le filet de sécurité qu’offre un plan financier et la supervision d’un conseiller, ce dernier l’achète et le vend en suivant les mouvements irréfléchis de la foule et en réagissant émotivement aux manchettes des journaux.

Les traders d’estrade s’attribuent les bons résultats passagers et responsabilisent Wall Street, les talibans, Obama ou quelques obscurs complots pour les pertes. Bien qu’on s’entende pour dire que l’investissement est comme le bon vin, la moyenne de détention d’un titre par l’investisseur autonome est de 47 jours.

Les firmes de courtage à escompte encouragent la spéculation et incitent les clients à faire le maximum de transactions. Bien sûr, plus il y a d’échanges plus il y a de commissions et de frais. C’est pas comme ça que les Warren Buffett, Peter Lynch et Sir John Templeton ont fait des milliards. Les publicités présentent l’investissement comme une activité facile et sans danger. C’est faux. Il est temps que certains produits financiers soient retirés des tablettes. Les munitions de gros calibre, les armes semi-automatiques, les produits chimiques industriels et les médicaments sur ordonnance ne sont pas en vente libre et on comprend pourquoi.  Il y a de nombreux produits financiers toxiques et de destruction massive qui doivent aussi être soustraits aux innocents. L’ère du «All you can eat» se conjugue très mal avec la finance.

Vous êtes passionné par la finance et vous souhaitez gérer vous-même vos avoirs? Ne suivez pas bêtement le troupeau. Prenez suffisamment de temps pour vous exercer et suivez un maximum de formations. Des cours sur les valeurs mobilières, les fonds de placement, la fiscalité et sur les produits dérivés vous seront grandement utiles.