Un petit vent rafraîchissant

Publié le 09 octobre 2013 par Pimprenelle2

Vous et lui vous êtes retrouvés à la terrasse d’un café. Vous vous connaissez, de vue,  vaguement (vous êtes particulièrement myope, généralement fâchée avec votre opticien), il vous a interceptée, vous vous êtes assise. Vous commandez, une bière blanche fraîche rondelle, sans virgule, par réflexe, vous êtes une femme qui assume (sous le charme, vous devenez conne, putain fallait prendre un rosé, c’est plus chic et trop tard). Il prend la parole, ça tombe bien, vous (êtes sous le charme = cerveau embrumé n’avez rien (de censé) à dire. Vous le relancez de MMMM, fort à propos. Vous lisez le doute dans son regard (elle serait pas un peu conne ?). Vous souriez, il grimace, se reprend, il est charmant. Et vous une princesse … Naomi Watts singeant Diana, vous voyez le genre tête (échouée) sur l’épaule, rictus monalisien, regard embrumé (par la cigarette) et mystérieux. Voilà, c’est décidé, vous êtes mystérieuse.  Pas froide, pas distante (pas conne), mystérieuse !

Un autre, vous demande-t-il (NOOONNNNNN !), viouhi (conne). Il murmure un soupir, jette un œil discret sur sa montre. Ce n’est pas gagné, pas perdu, ce n’est pas tous les jours que la vie vous offre une opportunité. Ni toutes les semaines. Ni tous les mois.

Vous vous souvenez vous êtes mystérieuse,  rajustez la position, décroisez, recroisez les jambes, (tout) votre poids sur une fesse, sur la pointe de l’ischion, coude sur la table menton dans le creux de la main. Elégante et mystérieuse, vous faites face à votre bière, lui son café. Vous décidez que les hommes n’aiment pas les bavardes, aiment être écouter. Un ange passe. Repasse. S’attarde. Se décide à se tirer (même les anges perdent patience). "Vous avez de la mousse là", dit-il en montrant (de loin) ma lèvre supérieure (vous croyez que s’est facile de boire un bière la tête posée dans la main coude sur la table ?!?!). Vous riez (inutile de vous préciser bêtement, vous l’avez deviné). Il pose (bruyamment) sa tasse (c’est mort). Vous sursautez, et enfin, enfin, vous gloussez exprimez, "SUIS POMPETTE"

(Et merde, merde, merde,

Il sourit. Avance son siège, baisse la tête, les yeux plantés dans les vôtres (bleus, putain vos premiers yeux bleus !), baisse le ton de sa voix, et dit "vous faites souvent des rencontres  (hein ?) ? Parce que si vous le permettez, la prochaine fois, téléphonez-moi,  je vous expliquerai que faire, je vous coacherai, en toute amitié …".

Soudainement la mémoire et la parole vous reviennent, vous avez une rendez-vous, déclinez l’invitation, venez de vous prendre une veste, ressentez comme une froid. Vous vous enfuyez, poursuivie par la cette leçon, vous courez (enfin presque) rattrapée par l’évidence, que malgré votre grand âge en matière de séduction, vous êtes (encore ? de nouveau ?) en rodage …


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