C'est aussi les aboiements les hurlements des chiens de garde, toujours plus nombreux toujours plus rageurs. Une oreille qui bouge ? mais ce sont les heures les plus sombres de notre histoire qui reviennent ! La bête immonde, le fascisme en action en expansion, les extrêmes qui se rejoignent...
C'est encore la Suisse et son référendum d'initiative populaire, qui force bien à reconnaître que ce n'est pas la même démocratie que la notre, pourtant universelle et éternelle. Le caractère démocratique d'une société est donc à mettre en question, il n'y a pas la Démocratie.
C'est enfin le FN en tête à Brignoles. Avec le mot de la fin pour Philippot : "la seule arme du PS contre le FN, c'est de voter UMP". Désolant de vérité.
J'en suis où ? avec tout ça.
Mon point de départ, ce fut Castoriadis et l'institution imaginaire de la société. La société pose elle-même ses lois. Oui, ça paraît évident, mais c'est tellement combattu... Elle pose elle-même ses lois, et ça signifie que ce qui est pourrait ne pas être, ou être autrement, à condition que la société, nous, le décidions. Alors, l'ordre des choses, l'Ordre Moral, peut et doit systématiquement être mis en question. C'est très dangereux, alors les sociétés ont l'habitude de se délester de cette responsabilité. L'Ordre Moral est l'Ordre Moral parce que Dieu l'a voulu, parce que les Anciens l'ont voulu, parce que. L'autonomie fait peur.
Alors, précisément, penser ses propres règles, être autonome, c'est ce que je recherche. Nietzsche avait posé le problème : nous avons tué Dieu mais n'avons pas compris qu'il nous fallait alors cesser d'être des hommes pour devenir des dieux. Il y a certes de quoi rendre fou Raskolnikov. C'est pourtant la voie.
Aujourd'hui, nulle question de Dieu dans l'organisation de notre société. Je cherche l'Ordre Moral ! Le monde qui a détruit la Morale, qui a laminé les Valeurs, a pourtant une Morale, des Valeurs, mais cachées en tant que telles. Je cherche l'Ordre Moral et le somme de se justifier. Et l'Autorité incapable de se justifier est à faire tomber.
L'Ordre Moral, c'est l'Argent. Tout le reste en découle, et ça ne coule pas forcément de source, puisque l'argent liquide n'existe presque plus. Mais, l'Argent, donc, et à visage masqué. Les milieux d'affaires ont pu remplacer l'ancienne noblesse, au nom du Peuple. Magnifique opération !
Nous avons pris le problème par plusieurs bouts. D'abord, depuis 1983, ce qu'on appelle "gauche" en France a tout abandonné du socialisme, et a fait passer la pilule en instaurant une Morale qui ne dit pas son nom avec la mise en avant de sujets uniquement sociétaux. Plus de politique sociale, mais alors la tolérance, les droits de l'homme, le féminisme, la laïcité, le mariage pour tous, la culture, etc. Le piège est bon : quand on est sincèrement de gauche, on ne voit en effet pas pourquoi untel aurait moins de droits qu'un autre au prétexte de sa race, sa religion, son sexe, etc. Donc, nous avons pour beaucoup marché... Mais en nous posant de plus en plus de questions.
L'autre bout, c'est l'histoire. Déjà ces procédés ! D'abord sauver la Patrie de l'envahisseur, les réformes sociales viendront après. D'abord la laïcité, les réformes sociales viendront après. Les réformes sociales... Grand Prix de l'Arlésienne de l'Histoire. D'abord l'Europe politique, l'Europe sociale viendra après. Bref...
L'Argent écrit l'histoire, d'ailleurs. Il fait l'histoire, en premier lieu, et il fait aussi l'actualité. Puis, il l'écrit. Il finance et arme les belligérants, il emploie ceux qui racontent et expliquent les événements.
Serge Halimi et Evelyne Pieiller sur Alain Soral par cdmanon
Pour résumer, il me semble relativement logique de m'en prendre au fameux centre-gauche, j'admets.
En revanche, il m'est plus pénible de devoir m'en prendre à l'extrême-gauche, qui est en réalité la vraie gauche. C'est le fouillis, le foutoir, le bazar. On trouve de l'anarchiste, du situationniste, du communiste, du ceci et encore du cela. Des gens, en tout cas, qui pensent avec des catégories bannies des médias sérieux et comme il faut. Capitalisme, impérialisme, lutte des classes, exploitation, aliénation... des trucs des concepts de dinosaures vous pensez bien.
Des trucs de dinosaures qui permettent de porter une analyse de la mondialisation, radicale et validée par les soi-disant crises que le système traverse. Lisons le Monde diplo...
Et précisément, la bande du Diplo s'en prend maintenant à Soral. Je ne défendrai pas le petit père Soral, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse en revanche, c'est le discours du Diplo sur Soral. Deux choses :
- Soral reprend les analyses de la gauche radicale sur la mondialisation (c'est vrai) mais lui propose quelque chose de cohérent politiquement pour en sortir, à la différence de la gauche radicale (c'est vrai aussi)
- Mais Soral oppose à la mondialisation le terroir, or terroir = Pétain = fascisme, d'ailleurs Soral a une obsession antisémite... CQFD!
A ce moment-là, l'Anglais mange son chapeau, l'otarie avale son ballon. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas admissible, de la part de la bande du Diplo. C'est quoi le projet ? Ça fait des années qu'on critique la mondialisation, mais il faut crier "Vive Monsanto" pour pas passer pour défenseur du terroir donc fasciste ? Insensé ! Ils sont malades... Halimi dit bien que la gauche ne propose rien de cohérent politiquement pour s'opposer à la mondialisation... et pour cause ! tout ce qui s'oppose à l'impérialisme, la gauche trouve que c'est fasciste !
Il va bien falloir arrêter de délirer un jour. Sylviane Agacinski a eu les mots qu'il faut, et qui sont si rares dans les médias. Ça suffit de prendre les nazis comme référence à tout bout de champ, de dire "ah ! voilà ! on n'est pas nazi, donc on n'est pas barbare", et en miroir, de traiter de nazi toute personne qui dévie un peu de la ligne. Le terroir c'est d'extrême-droite... Voilà un bien grand honneur fait à l'extrême-droite.
Sylviane Agacinski: l'invitée de Ruth Elkrief... par BFMTV
Est-ce qu'on peut le dire ? le nazisme n'est qu'un cas particulier du capitalisme, un cas particulier. D'une, il lui appartient, et de deux, il en est un sous-ensemble. S'interroge-t-on sur l'idéologie anglaise fin XIXe début XXe ? Non bien sûr. Du colonialisme ? On tient notre méchant qui nous dédouane de tout. Comme c'est pratique ! Nous sommes des barbares.
Voilà où nous en sommes réduits. La gauche combat la mondialisation, elle est pourtant son meilleur allié. La tortue compte battre le lièvre en nettoyant le couloir de son adversaire, en organisant son ravitaillement, en le dopant s'il le faut. Les mondialistes se frottent les mains, la gauche reste hébétée, et le système extrême-droitise tout ce qui s'oppose à lui. C'est bientôt la fin. La tortue a perdu.