Critiques Séries : Platane. Saison 2. Episodes 10, 11 et 12.

Publié le 09 octobre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

Platane // Saison 2. Episodes 10, 11 et 12. La fois où il a fait du quatre quatre gris / La fois où il était découvreur de un black / La fois où il a traversé le Styx aux îles des Saintes.
SEASON FINALE


A l'heure où j'écris ces lignes, Canal + n'a toujours pas renouvelé Platane pour une saison 3. Si la fin de la saison 2 n'appelle pas nécessairement à une suite, j'ai été déçu. Je m'attendais vraiment à ce que cette escapade en Guadeloupe soit drôle, amusante et légère mais finalement tout était plus ou moins anxiogène, pas drôle et pas très amusant. On voit Eric gambader du début à la fin de ces trois épisodes à la recherche de ses origines, à la recherche d'un nouveau lui, à la recherche d'une nouvelle vie. Ce que je trouve d'assez dommage finalement c'est qu'ils n'ont pas profité de ce nouveau lieu qu'est la Guadeloupe pour faire quelque chose d'abrasif autour d'Eric. Il y a quelques moments où le film se permet quelques blagues borderline et je dois avouer que j'ai trouvé que cela passait rarement bien. Il y a tout un passage par exemple où Eric parle de ses origines autrichiennes, du fait que tout le monde sur l'île est un singe, etc. Je sais bien que l'humour d'Eric est subversif mais c'était mal placé et mal fichu dans l'épisode. Disons que la manière dont cela est amené n'était pas très finaude, transformant les résidents guadeloupéens en kidnappeurs.
Platane tente donc de nous mettre dans une ambiance différente sauf que celle-ci, bien que dépaysante ne fonctionne pas vraiment. J'ai eu énormément de mal avec cette histoire d'hôtel par exemple. C'était beaucoup trop répétitif et le directeur de l'hôtel était irritant au possible. Je sais bien que c'était fait pour mais je m'attendais à retrouver des personnages hauts en couleur, drôles, comme durant les neuf autres épisodes de la saison mais il n'en est rien et je trouve ça légèrement décevant. Eric Judor est pourtant l'atout maître de ces trois épisodes. Naviguant au milieu des problèmes qu'il s'est causé, le tout fonctionne plutôt bien. Jusqu'à ce que les personnages qui gravitent autour de lui viennent ruiner en quelque sorte le spectacle. J'ai trouvé bâclé certaines intrigues comme le retour de sa petite amie enceinte par exemple (qui attend un enfant du syndrome de Down). Ou encore le retour de Eric après son kidnapping. Un moment que j'ai trouvé assez mal géré. On passe trop rapidement du coq à l'âne. Son retour est drôle mais cela ne dure pas suffisamment longtemps. Du coup, "La fois où il était découvreur de un black" était fait en surface.
Le fait qu'Eric sombre dans la paranoïa et veuille à tout prix quitter le pays avait ses atouts mais franchement, j'aurais pu rêver mieux que l'apparition de Hazanavicius. Ce dernier, réalisateur oscarisé de The Artist, vient proposer à Eric de jouer dans son prochain projet américain : The Racist. Il veut que Eric Judor incarne le rôle titre. J'ai doucement ri là aussi. Je suis client de l'humour d'Eric et Ramzy mais disons que j'aurais largement préféré que l'on s'en tienne aux vannes des premiers épisodes de la saison qui elles au moins étaient efficaces. De plus, ces trois épisodes ne parlent pas tant que ça des voeux d'Eric. D'accord il est arrivé au Guadeloupe mais finalement, Platane ne semble pas toujours aller suffisamment loin. Je ne dis pas qu'il faut que Platane soit constamment drôle dans le sens où il y a une constante très dramatique dans l'histoire du héros mais avec toutes les merdes (littéralement) qui lui arrive, au fond on est aussi en droit d'attendre quelque chose de cette série. La surprise est là, à quelques rares occasions (les retrouvailles avec un Judor qui n'est pas du tout de sa famille par exemple).
Le cliffangher de l'épisode 1.09 est lui aussi très mal exploité. Alors certes, Eric va vivre un cauchemar sur l'île mais voilà, l'allocution de cet adolescent malade à la fin de l'épisode 1.09 ne sert ici pas à grand chose. On n'y fait que quelques références (notamment à son arrivée à l'aéroport). On ne retrouve pas Ramzy non plus qui a été un vrai fil conducteur de toute la saison 2. J'aurais tellement aimé qu'il y ait des retrouvailles au sommet, quelque chose qui donne envie de les revoir encore une fois ensemble. Sauf que la série s'est tellement entichée à transformer le tout en micmac pas toujours compréhensible que du coup, dans ces trois épisodes on s'ennui légèrement. Il y a quelque chose qui manque, comme une seconde moitié tout simplement. Flex tente de le remplacer mais le moins que l'on puisse dire c'est que Flex est assez transparent. Uniquement là pour faire remarquer des choses que le téléspectateur a déjà vu c'était une assez mal venu. En tout cas, cette saison 2 de Platane reste une bonne idée. Elle était meilleure que la première et surtout plus drôle, plus légère et plus intéressante.
Le projet de La Mome 2.0 était presque angoissant alors que La Tour Montparnasse Infernale 2 était une bonne idée, permettant aussi de découvrir à quoi ressemble le duo mythique Eric et Ramzy aujourd'hui. La saison évolue doucement, tout en passant par quelque chose de plus familiale (ce qui manquait finalement dans la première saison). Cela m'a beaucoup plu même si certaines intrigues aurait mérité d'être un peu mieux conclues (notamment celle de la femme québécoise d'Eric qui aurait dû revenir dans les derniers épisodes de la saison pour se venger). Cette dernière salve d'épisodes aurait dû être celle de la vengeance de tout le monde, celle où Eric tombe nez à nez avec tout ce qu'il a pu faire par le passé de mal. Ses mensonges, ses maladresses, etc. Cela aurait pu être très drôle mais le tout a été noyé dans des clichés pas toujours très justifiés. Dommage.
Note : 5.5/10, 4/10 et 5.5/10. En bref, une fin de saison pas drôle et assez décevante. Tout est plus ou moins conclu à la va-vite. Dommage.