Un rapport récent montre l’intérêt grandissant des internautes pour la social TV. Selon une récente étude de Médiamétrie, 1 internaute sur 5 en France (7 millions sur 42) a posté du contenu en relation avec une émission TV sur un réseau ou un blog entre septembre 2012 et mai 2013. Aux Etats-Unis, les grands évènements réunissent généralement des audiences sociales impressionnantes (30 millions d’interactions pour le dernier Superbowl, par exemple). Si les outils de monitoring restent limités, les acteurs développent des solutions pour calculer de manière précise les chiffes de la social TV. Car l’enjeu est important.
Aujourd’hui, les outils pour discuter des programmes de télévision sont nombreux. Outre les grosses plateformes comme Twitter ou Facebook, il existe différentes applications bien installées dans le paysage télévisuel (GetGlue, Zeebox, Shazam…) et les chaînes créent leur propre plateforme de commentaires pour favoriser les interactions autour de leurs émissions. Problème, la diversité ne favorise pas l’émergence d’un standard et il reste encore difficile de chiffrer de manière précise les audiences interactives d’un programme. C’est ici un enjeu primordial pour la social TV. Car il s’agit de calculer les audiences sociales des dispositifs, mais aussi de définir le public qui construit ces audiences afin de monétiser ces nouveaux usages.
Twitter, une stratégie bien réfléchie
Facebook n’est toutefois pas en reste et tente de se lancer à son tour dans la mesure d’audience. En effet, la plateforme a récemment conclu un accord de transfert de ses données avec CBS, ABC, NBC et Fox (soit les plus gros networks américain), après avoir lancé deux nouvelles API dédiées à la mesure des conversations autour des programmes TV en septembre. Le but pour les 4 chaînes est de définir la nature des conversations sociales (commentaires, likes, partages), tout en ayant des précisions sur les profils des utilisateurs. Grâce à cette initiative, Facebook essaie ainsi lui aussi de monétiser son activité en tentant d’attirer les annonceurs sur sa plateforme tout en essayant de devenir l’un des acteurs majeurs d’un marché en plein développement. En France, le réseau social a signé le même type de contrat avec Canal + et TF1, les deux chaînes comptant sur des statistiques précises (localisation, genre des personnes) pour mieux cerner leur public, affiner leurs programmes et offrir des possibilités plus larges aux annonceurs.
Facebook, un pari difficile pour
Malgré tout, les données transmises par Facebook aux chaînes pourraient être précieuses si elles s’affinent et se précisent. En croisant les informations détaillées issues des audiences sociales à celles de l’identité et des habitudes de ses utilisateurs, le réseau pourrait être alors un allié de choix pour les chaînes de télévision, à la fois dans la fabrication de leurs programmes mais aussi dans leur rapport avec les annonceurs. Car si la nature des chiffres et la stratégie de Twitter semblent pour l’instant favoriser sa domination, les récents partenariats conclus par Facebook sur ces données utilisateurs tendent à montrer que le géant, malgré ses difficultés, est loin d’être un acteur à la marge de la social TV.