Photographies du dessus : À gauche - Dentelle aux fuseaux, fin XVIIème, début XVIIIème, représentant une biche et un cerf sous un arbre. À droite : Dentelle du XVIIIe siècle. © Catalogue Chayette & Cheval du 10 octobre 2013.
Photographie du dessous : Éventail de la fin du XVIIIème siècle avec une monture en ivoire sculptée d'un décor de personnages rehaussé d'or, et une feuille en dentelle d'Alençon. © Catalogue Chayette & Cheval du 10 octobre 2013.
Photographie du dessous : « Volant, Venise à la rose, aiguille, vers 1685. Lin, rinceaux ponctués de fleurs traités à l'horizontale. 9 x 378 cm ... » © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
Photographie de gauche : « Cravate ou col et manchettes en Venise dite "Coraline", aiguille, fin XVIIe siècle. 11 x 100 cm ... » © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
La dentelle est un élément important de l’habillement de nombre de petits maîtres. La vente Chayette & Cheval du 10 octobre prochain à Drouot - Richelieu, et celle de Thierry de Maigret du 23 octobre me donnent l'occasion d’en parler.
Photographie de droite : Dentelle à motifs du début du XVIIIe siècle. © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
Jusqu’à l’avènement des métiers mécaniques vers 1820, les dentelles sont considérées comme aussi précieuses que les bijoux. Même après cette période, elles continuent d’être recherchées. Aujourd'hui la dentelle est un article qui se vend toujours beaucoup sans se démoder.
L’origine de la fabrication des premières dentelles est incertaine. On s’accorde à dire qu’elle naît dans la région de Venise au début du XVIe siècle. Il est certain que jusqu’à Colbert (1619-1683) et la création des première manufactures françaises, l’Italie est le principal centre de production de ces tissus précieux dont les français raffolent. Voyant l’argent de la noblesse s’évanouir en partie dans l’achat de ces ornements, les rois interdisent dans plusieurs édits les habillements trop riches (voir l’article intitulé Édits de Louis XIII imposant aux français une mode plus sobre).
Mais c’est peine perdue ; et il faut attendre Louis XIV et sa politique manufacturière pour que la France produise enfin de la dentelle d’au moins aussi bonne qualité que celle venant de l’étranger.
Photographie de gauche : « Remarquable volant, Alençon, aiguille, 1ère moitié du XIXe siècle. Treillage épais en croisillons de petit feuillage et rinceaux de corail souple, ponctué d'opulentes gerbes de fleurs sauvages épanouies, brassées ondulantes de fleurs aux pétales ombrés en bordure - crin de cheval dans les picots. 60 x 200 cm (très bel état, de rares petits trous). » © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
De nos jours, la dentelle est considérée comme un tissu à usage exclusivement féminin. Les illustrations du XVIIe siècle en particulier et du XVIIIe nous rappellent qu'à ces époques elle est utilisée par les deux sexes. Mais sait-on que jusqu'au XVIIe elle est l'apanage des hommes ? C'est à partir de Napoléon 1er que la tendance s'inverse et qu'elle devient celui de la gente féminine.
Nous vivons dans des certitudes et des schémas de pensée qui n'ont rien de perpétuel. Un tant soit peu de grandeur d'esprit nécessite d'intégrer cela, en particulier quand on s'intéresse aux rythmes de la mode qui sont toujours changeant.
Voir aussi ces articles : La dentelle et l'habit masculin ; Dentelles normandes.
Photographie du dessous : « Documents de Reticella et Punto in Aria, Venise, aiguille, début XVIIe siècle. Beau volant Reticelle et bordure à dents Punti in Aria, 5 x 120 cm ; ornement de fraise 15 x 48 cm. » © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
Photographie du dessous : « Grand fichu, dentelles des Flandres, fuseaux à pièces rapportées, XVIIIe siècle. Fleurs en grille et réseau maille à 5 trous (très bel état). » © Catalogue Thierry de Maigret du 23 octobre 2013.
© Article LM