Mon premier roman est né de ma passion pour la Bretagne. De mes premières vacances à Quiberon et Carnac, quand j’étais môme. Puis d’autres lieux de villégiatures à Cancale, Sainte-Anne d’Auray, Guingamp, Quimper…Et petit à petit, cette obsession s’est étendue au reste du monde celte. L’Irlande, le Pays de Galles, l’Écosse…
Surtout l’Écosse. La magie de ses paysages, sa littérature, sa musique, ses alcools (que dis-je !). Mais il s’agit pour moi d’une Écosse fantasmée car je n’y suis jamais allé, à mon grand regret (j’espère bien pouvoir combler ça un jour !). Mes différentes lectures ont alors constitué mon voyage vers les Hébrides et les Highlands.
En ce qui concerne le roman, l’intrigue était déjà en place. Restait à trouver le lieu, loin des clichés du Loch Ness et des kilts. L’île de Stroma, proche de la côte du Caithness, a alors retenu mon intérêt. Un bout de terre coincé entre le Mainland et l’archipel des Orcades, croisement des cultures celtiques et scandinaves. Une histoire achevée dans les années soixante quand l’île a été vidée de ses habitants, dont les conditions de vie étaient particulièrement rudes.
C’était idéalement ce que je cherchais. Un lieu où il faut tout récréer, partir de zéro. Ce premier roman est donc aussi la création d’un univers particulier, bastion catholique dans une région à dominante protestante. Mais il n’est pas ici question de guerre de religion.
À travers la trame de L’île des hommes déchus, on fait ainsi connaissance avec Eddie Grist, ancien flic d’Inverness (la capitale des Highlands) qui revient sur son île natale afin de travailler dans une boutique de souvenirs. Rien de motivant pour lui, d’autant que c’est son père, avec qui il est fâché depuis longtemps, qui lui propose le boulot. Il y a aussi Graham Linley, prêtre à la morale toute personnelle. Et Moira Holm, amour de jeunesse d’Eddie, inspectrice dans un commissariat local et qu’on croit revenue d’entre les morts… Ce qu’ils vont découvrir les amènera à reconsidérer leur propre histoire.