Dès le début du premier set, c’est évident, celui qui vient de prendre son cours de boxe thaï est le plus communicatif : Antoine rayonne, cogne, semble rassembler dans son cajon le rythme des trois autres. Hugues cherche dans son violon le son qui le révèle, le visage de Mathieu est concentré sur le manche de sa guitare, Richard n’ose pas encore faire danser sa contrebasse. Mais cette hésitation ne dure pas : lente puis rapide puis lente puis rapide, la course est lancée, les yeux s’éclairent, les sourires réchauffent les joues. On quitte souvent les élans de tristesse pour taper le sol et valser, et les bois des instruments font sonner les cordes. Des spectateurs tapent dans les mains, temps – contretemps, le jeu s’avance. Jusqu’à risquer de désarçonner quand Ben Hur vient conclure cette première partie.
Le second set est plus calme, la clarinette vient poser son souffle tranquille et, doucement, le quartet nous accompagne pour le début de la nuit. J’entends encore, dans le RER qui me ramène chez moi, ses accents, ses phrases qui coulent comme un ruisseau dans une plaine où viendrait se mirer la lune.