La complexité des plasmodies, déjà bien documentée, en particulier dans un récent article de la revue Nature Genetics, explique la difficulté du développement d’un vaccin antipaludique, malgré des décennies de recherches intensives. Mais alors que plus de 20 projets de vaccins sont en phase avancée, l’OMS espère aujourd’hui l’aboutissement d’un vaccin en 2014-2015. Principal espoir, le candidat de GlaxoSmithKline dont les premiers résultats de phase II ont été jugés très prometteurs.
Le RTS, S/AS01, encore appelé Mosquirix, est le vaccin candidat le plus avancé contre la forme la plus mortelle du paludisme chez l’homme, Plasmodium falciparum. Les premiers résultats de l’essai de phase III débuté en mai 2009 auprès de 15.460 enfants de 7 pays d’Afrique sub-saharienne montre que le candidat pourrait réduire d’un tiers les épisodes de paludisme sévères chez les nourrissons âgés de 6 à 12 semaines dèsla première vaccination avec une innocuité et un profil de tolérance acceptables. Ces premières données ont déjà publiées dans le New England Journal of Medicine. Les données finales permettant de formuler des recommandations devraient être disponibles pour l’OMS en 2014-2015.
Un autre candidat-vaccin, nommé « PfSPZ », à base de sporozoïtes vivants mais affaiblis de l’espèce Plasmodium falciparum, a montré récemment, mais au stade d’un premier essai clinique, qu’il pouvait générer, sur l’adulte, une protection de haut niveau contre le paludisme, avec un taux d’efficacité estimé à 80%. Ces données ont été publiées dans la revue Science.
L’objectif stratégique, tel que partagé par la Malaria Vaccine Initiative (MVI) et la Fondation Bill & Melinda Gates, est
de développer et homologuer, d’ici 2015, une première génération de vaccins offrant une efficacité protectrice de plus de 50% et durable d’un an au moins,
et, d’ici 2025, un vaccin efficace à 80% et protecteur sur 4 années au moins.
L’OMS précise que ces vaccins, une fois disponibles, viendront en complément de toutes les autres mesures vectorielles de base, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée.
L’OMS suit actuellement l’ensemble des projets de développement en cours par l’intermédiaire de feuilles de route, les « Rainbow Tables », auxquelles participent, depuis plus d’un an, plus de 230 experts représentant 100 organisations de 35 pays.
Source: OMS Développement du vaccin antipaludique et Malaria Vaccine Initiative
Nature Genetics 5 August 2012 doi:10.1038/ng.2373 The malaria parasite Plasmodium vivax exhibits greater genetic diversity than Plasmodium falciparum et doi:10.1038/ng.2375 Plasmodium cynomolgi genome sequences provide insight into Plasmodium vivax and the monkey malaria clade
NEJM November 9, 2012 The RTS,S Clinical Trials Partnership DOI: 10.1056/NEJMoa1208394 RTS,S/AS01 Malaria Vaccine in African Infants
Science August 8 2013 DOI: 10.1126/science.1241800 Protection Against Malaria by Intravenous Immunization with a Nonreplicating Sporozoite Vaccine
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