Drôle d’été pour les nombrils. Les trois inséparables amies
suivent désormais leur propre route. Karine ne quitte plus Albin et son groupe
de musique, Jenny passe son temps à draguer sur la plage et Vicky est envoyée
par ses parents dans un camp de remise à niveau pour les élèves nuls en
anglais. De nouvelles rencontres en événements inattendus, de petits drames en
belles surprises, chacune va vivre des moments
très particuliers. Leurs trajectoires vont évidemment à nouveau se croiser pour
un final à rebondissement qui clôt un cycle important de la série.
Chaque nouvel album des nombrils se fait attendre mais au
regard de la qualité de l’ensemble, on ne pourra jamais reprocher aux auteurs
de prendre leur temps. Loin de la série à gags classique, ils font évoluer constamment leurs héroïnes et leur
environnement. Rien n’est laissé au hasard, l’introduction de chaque nouveau
personnage est travaillée à l’extrême et prend son sens sur la durée. Ici,
parmi les nouveaux venus, mention spéciale au maître nageur craquounet au QI d’huitre
Jean-Franky et à la gothique Mégane dont on se doute qu’elle va prendre à l’avenir
une place de plus en plus conséquente.
La construction du récit se révèle imparable. Par exemple un épisode à priori anodin de la page 31 revient comme un boomerang de façon inattendue à la toute dernière planche. Et puis il y a toujours ce ton un peu vachard, les répliques nunuches de Jenny, l’égocentrisme de Vicky, le cynisme de ses parents, bref une marque de fabrique qui fait des nombrils LA série jeunesse du moment. Si j’avais un seul petit bémol à émettre je dirais que Karine devient de plus en plus transparente, tenant au mieux le rôle de faire-valoir. En fait, on sent les auteurs beaucoup plus à l’aise pour mettre en scène ses deux acolytes.
A la lecture de ce nouvel album, difficile de ne pas reconnaître que le succès de la série est amplement justifié. D’ailleurs j’ai une fan à la maison qui attendait ce sixième volume avec la plus grande impatience et qui l’a dévoré en deux temps trois mouvements.
Les nombrils T6 : Un été trop mortel de Delaf et Dubuc. Dupuis, 2013. 50 pages. 10,60 euros.