Avril, c’est le mois de la rentrée au Japon. Rentrée des classes bien sur et de par le fait rentrée des jeunes diplômés en entreprises.
Entrée que l’on se doit de fêter, ça ce serait dommage de perdre une occasion de boire après le travail. Il y’a donc en général une soirée au minimum consacre a l’arrivée des bleus dans chaque entreprise. En ce qui me concerne, c’était dans un bar du quartier de Shinagawa très classe loue entièrement pour l’occasion.
C’est le seul moment de ma vie de salarie ou l’on peut se faire servir par ses supérieurs. C’est plus que potentiel en fait, c’est un devoir.
Exemple : le pichet de bière est vient de se vider, c’est moi le plus près du comptoir je me pose pas de question je vais pour en chercher un autre. Ah la la, l’erreur de débutant ! Tu viens juste d’arriver dans l’entreprise donc tu es comme un “invite”. Et un invite qui joue pas son rôle d’invité est un invite mal poli. Par contre, des que d’autres personnes intègreront l’entreprise après moi et que je ne serai pas le plus en bas de l’échelle mais presque ; même si j’ai les jambes cassées et un bras dans le plâtre ça sera a moi de faire le service…
Malgré tout, être loge a bonne enseigne lorsque l’on est jeune recrue a souvent un pris au Japon, et cela s’appelle “ippatsugei”. Que les personnes ne parlant pas japonais me fassent confiance et que les autres soient indulgentes avec moi, mais pour la traduction me viennent des mots comme “numéro”, “tour” voire “spectacle”. En gros, faut amuser la galerie pendant quelques minutes avec un tour de magie, un sketch, une danse du ventre ou encore une récitation de l’alphabet a l’envers et en rotant. Comme dans le groupe de 7 newbies dont je fais parti personne d’entre nous ne possède l’un de ces dons, nous avons unis nos forces pour créer une parodie de films japonais… Sauf que moi étant encore très très loin de comprendre ce qui peut bien faire rire les Japonais en tant que parodie, j’ai fais ce qu’on m’a dit de faire ^^ Résultat, des heures sup’ non payées a trouver des idées et “répéter” pour ce petit bizutage qui ne dit pas son nom….
Le jour J, une fois une intense sensation de ridicule passée, la soirée se poursuit avec un mouvement oscillatoire vertical du coude jusqu’à l’heure du dernier train, et après 5 heures de sommeil, un retour laborieux au boulot.
Le vrai problème, c’est que ce genre de soirée a eu tendance a se copier-coller tout au long du mois sous diverses variantes. Pot entre nouveaux entrant, pot avec aussi les nouveaux entrant de l’année dernière, pot pour arroser le premier pot… Bref, j’ai de plus en plus de mal a boucler mes ceintures ; et cet été je ne pourrai nager qu’a la condition que la bière qui compose ma bouée intégrée soit plus légère que l’eau.
Et a mon avis mai ne sera pas plus sec qu’avril car je viens d’intégrer mon équipe de travail et il va donc tout falloir recommencer a cette nouvelle échelle…. Kanpai !