L’homosexualité sexuelle de Denis-Martin Chabot
Dans son nouveau roman Le journal intime de Dominique Blondin, le journaliste et auteur Denis-Martin Chabot raconte les aventures érotiques gaies du personnage-titre qui exerce aussi le métier de journaliste. Critique.
Anders Turgeon
Samedi le 28 septembre se déroulait le lancement du Journal intime de Dominique Blondin, le plus récent roman de Denis-Martin Chabot, journaliste à Radio-Canada et auteur bien connu, au bar Le Stud dans le Village gai dans le cadre d’un 5 à 7. Le lieu du lancement convenait à merveille pour cet événement, car l’auteur célèbre la sexualité gaie dans ce roman.
Comme un lecteur de mon blog m’a indiqué, Denis-Martin Chabot, qui mène une carrière d’écrivain 2003 parallèlement à son travail en journalisme, a déjà exploré l’érotisme gai dans ses romans précédents, notamment dans sa série Chroniques du Village constituée de quatre romans. Cette série comprend les romans Manigances (2003), Pénitence (2004), Innocence (2007) et Accointances, connaissances et mouvances (2010). Toutefois, Le journal intime de Dominique Blondin est son premier roman dans lequel la sexualité occupe beaucoup de place dans l’histoire.
Comme le titre l’indique, le roman raconte l’histoire de Dominique Blondin, un jeune journaliste qui découvre son homosexualité suite à l’obtention d’un stage universitaire dans un journal renommé. S’étant épris de son rédacteur en chef Guy Côté avec qui il noue une relation torride, il enchaîne ensuite les aventures sexuelles avec d’autres garçons au gré de ses affectations journalistiques à Toronto, dans les Rocheuses canadiennes et à l’étranger (Mexique, Taïwan, Allemagne, Rwanda et Mali) à travers les années.
Le Journal de Dominique Blondin s’avère une lecture savoureuse d’une couverture à l’autre. L’auteur sait comment raconter, de manière très excitante, les péripéties érotiques de son Dominique Blondin. Il utilise moult métaphores pour désigner les parties intimes du corps masculin et les actes sexuels de ses personnages. Il en profite également pour insérer des réflexions sur l’homosexualité vécue dans certains pays à travers les yeux de son personnage principal. Cependant, deux aspects m’ont un brin fait tiquer :
- la préface n’en était pas vraiment une, car le personnage principal, Dominique Blondin, se présente dans cette partie. Il s’agissait plutôt d’un prologue (il y a un épilogue à la fin du roman);
- l’absence de condoms lors des passages relatant les nombreux rapports sexuels tout au long du roman, d’autant plus que le contexte du roman se déroule au moment où le sida faisait de nombreuses victimes dans la communauté gaie.
Néanmoins, ces deux bémols n’ont pas sérieusement entaché mon plaisir à lire cette œuvre dédiée aux plaisirs de la chair masculine.
Bref, pour tous ceux appréciant les histoires érotiques, en particulier celles mettant en scène deux ou plusieurs hommes, je recommande cette lecture somme toute légère et voluptueuse. En espérant que Denis-Martin Chabot n’en ait pas terminé avec le genre littéraire érotique, je souhaite qu’il ponde une œuvre aussi sensuelle que Le Journal de Dominique Blondin!
45.662429 -73.505981