Des peaux et des pots
Petit, je rêvais d'être Keith Moon ou John Bonham. Dans ma chambre, le mercredi, je plaçais un assortiment de barils d'Ariel, de paquets de Bonux, de casseroles et autres gamelles, seaux de plage et gobelets de scout. Je prenais les aiguilles à tricoter de ma mère et accompagnais les morceaux soit de la radio soit du mini cassettes Philips. Au bout d'un certain temps d'échauffement hésitant, je me lançais dans un solo effréné et anarchique où, bien souvent, les barils tombaient sur le côté, les aiguilles m'échappaient des mains ou les gamelles se retournaient. C'était vite la gabegie.
Aussi, je suis toujours autant émerveillé devant les batteurs de rue qui font preuve d'une maîtrise olympienne et bluffante du seau retourné.