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Airbus vient chasser sur le territoire de Boeing

Publié le 08 octobre 2013 par Toulouseweb

Hier, lundi 7 octobre 2013, le service communication d’Airbus nous faisait, pour la éničme fois, le coup de la Ť commande historique ť… Sauf que cette fois, le mot est faible !

C’est en effet une trčs bonne nouvelle : Japan Airlines (JAL), premičre compagnie Nippone, a passé une commande ŕ Airbus portant sur cinquante-six A350-XWB (31 commandes fermes et 25 options), pour un montant total de 9,5 milliards de dollars (prix catalogue). Oh, ce n’est pas le montant qui impressionne ; Airbus a déjŕ fait bien mieux, comme en mars de cette année, lorsque la compagnie Indonésienne, Lion Air, commandait 234 mono-couloirs de la famille A320.
Non, l’exploit de l’avionneur Européen réside dans le fait que c’est le Japon qui a passé commande. En effet, jusque-lŕ, l’archipel Nippon était la Chasse gardée de Boeing et ŕ part quelques trčs rares gros-porteurs, destinés au transport de fret, vous ne risquiez pas de voir beaucoup d’Airbus aux couleurs du pays du Soleil-Levant. Ce monopole s’expliquait en partie, grâce aux accords de libre-échange, qui ont court entre le Japon et les États-Unis.

Si, au Japon – pays oů les relations de confiance et les traditions sont plus fortes qu’ailleurs – cette tendance est en passe de changer, ce serait grâce au PDG d’Airbus, Fabrice Brégier, qui n’aurait pas hésité ŕ Ť mouiller sa chemise ť. Car selon un porte-parole du constructeur, le big boss aurait lui-męme Ť pris en main la négociation ť. Plus encore : cet aboutissement constituerait, pour lui, Ť un succčs personnel ť…

Airbus a toujours eu des ambitions trčs prononcées en Asie et ce, depuis 1985, lorsque la Chine devenait le premier pays asiatique ŕ se porter acquéreur d’un avion de ligne européen. Par la suite, le constructeur avait toujours cherché ŕ y renforcer ses liens commerciaux, pour profiter du plus gros marché aérien mondial potentiel. Ainsi, de nombreux appels d’offres chinois, portant notamment sur des mono-couloirs, furent remportés dans les années 90, face ŕ Boeing.
Plus récemment, en 2009, la toute nouvelle usine de Tianjin, dans la banlieue de Pékin, livrait son premier Airbus assemblé en Chine. Depuis, les chaînes d’assemblage de Tianjin sont devenues la pičce maîtresse d’Airbus, sur le marché Asiatique.

Aujourd’hui, c’est donc le marché Nippon qui vient de Ť tomber ť. Mais Airbus ne compte pas en rester lŕ : grâce ŕ la commande de JAL, compagnie connue pour son haut degré d’exigence, l’avionneur espčre attirer dans ses filets, l’autre grande compagnie Japonaise, All Nippon Airways (ANA). D’ailleurs, selon une source proche du journal Ť Le Monde ť, Ť Airbus est en discussions avec ANA pour leurs vendre plusieurs types d’appareils ť.

Ŕ la bonne heure : JAL aujourd’hui et ANA demain ; décidément les commerciaux d’Airbus sont plus compétents que jamais ! Enfin… ŕ moins que l’accord de libre-échange, actuellement en cours de négociations entre le Japon et l’Union Européenne, y soit pour quelque chose ? En tout cas, peut-ętre pour un peu plus qu’un simple Ť esprit traditionnel Nippon ť, qui entendrait respecter une certaine uniformité et récompenserait les big boss qui montent eux-męmes sur les tatamis.
En somme, et męme si on ne va pas s’en plaindre, cette victoire commerciale d’Airbus sur le marché Nippon, ne serait-elle pas une victoire… politique ?

Sayonara !*

Bastien Otelli – AeroMorning

(*Sayonara : Ť au-revoir ť, en japonais.)

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