Alors que le céréalier Monsanto vient d’annoncer le rachat de Climate Corps, compagnie d’analyse de données, pour près d’un milliard de dollars, des startups se multiplient pour favoriser la collusion entre l’internet des objets, la technologie Big Data et l’agriculture. Cette tendance fait écho à une transformation de cette industrie multiséculaire alors qu’un nouveau mode de consommation local émerge dans les pays développés et qu’une nouvelle génération d’agriculteurs intègre davantage d’objets connectés pour améliorer le rendement des exploitations. Grâce à la baisse du coût des capteurs connectés récoltant des données diverses (météréologiques, état des sols, pollenisation), un système d’analyse et de prévisions des aléas pouvant influencer les rendements agricoles devient plus accessibles à tous les profils d’exploitant, permettant l’émergence d’une agriculture de précision.
Les agriculteurs libérés de la contrainte des aléas climatiques
L’Internet des Objets est en passe de révolutionner les usages en agriculture, alors qu’une exploitation bovine au Royaume-Uni élève déjà un cheptel connecté pour mieux anticiper les risques d’épidémie et les aléas de production laitière, son association avec les données Big Data risque de révolutionner le secteur. Le rachat de Climate Corps par Monsanto confirme l’accélération de cette tendance, cette compagnie propose un système d’assurance contre les aléas climatiques, tout d’abord pour les organisateurs de grands évènements sportifs puis centrant progressivement son activité sur les grands exploitants agricoles. En utilisant des données météorologiques accumulées sur plusieurs années, l’assureur peut proposer des contrats couvrant des cultures de niche comme la myrtille ou l’avocat que le gouvernement refuse de protéger. Selon le CEO de Monsanto, Hugh Grant cette compagnie permet par extension une meilleure allocation des ressources : « Tout le monde bénéficie d’une agriculture plus économe en énergie. »
La multiplication de capteurs intelligents
Le développement du Big Data doit va de paire avec la multiplication d’objets connectés permettant la collecte d’informations plus raffinées. Alors que Monsanto prévoit des bénéfices supplémentaires de plus de 20 milliards de dollars grâce à ces technologies Big Data, de nombreuses startups développent des capteurs au sol et satellitaires accélérant la transition vers une agriculture connectée. Ainsi la compagnie Libelium spécialisée dans le développement de capteurs connectés réalise près de 20% de son chiffre d’affaires grâce aux agriculteurs. Travaillant notamment avec des vignerons espagnols, l’utilisation de ses capteurs a permis une réduction de 20% de pesticides et a amélioré la productivité de plus de 15%. Ces capteurs permettent d’une part d’améliorer directement la productivité d’une exploitation, en gérant un système d’irrigation intelligent par exemple s’activant en fonction des précipitations enregistrées et de la sécheresse du sol et contribue à la mise en place de nouveaux modèles grâce aux données récoltées.